En temps normal, et je le dis souvent, certains ont le courage d’être payés pour ne rien faire, particulièrement au sein de l’Administration. Durant le Ramadan, à une certaine heure, le courage te fuit, même si l’envie de travailler est là. Et c’est valable pour pratiquement tous les jeûneurs. Plusieurs fonctions vitales ne répondent plus. Forcément, la majorité des travailleurs manque alors à son devoir professionnel. Pourtant, dit-on, le travail est l’aliment des âmes nobles.
Paradoxalement, c’est généralement sans conséquence majeure : les patrons deviennent très compréhensifs durant ce mois, animés par un profond sens… du pardon. Peut-être aussi que ne peuvent-ils pas reprocher à leurs salariés ce qu’eux-mêmes font. Car la faim, la soif et le sommeil ne font pas de différence entre employés et patrons : ils se f… des sommes inscrites sur les fiches de paie.
Il est fréquent, en France notamment, de rencontrer des gens avec des noms qui ont une connotation bouffe, comme Boulanger ou encore Gâteau. A-t-on déjà vu quelqu’un porter le nom Faim ou Soif ?
Bref, tout cela pour dire que durant ce mois sacré du Ramadan, les effets de la privation diurne sont difficiles à gérer, voire inconciliables avec une certaine efficacité au travail. Pour la plupart des gens en tout cas.
D.W.