Rien à faire. On a beau prendre nos dispositions, mais durant le Ramadan le monde du travail montre un tout autre visage. Deux jours après le début du Ramadan, ce lundi est donc le 3ème jour de jeûne ou, si vous voulez, le… 1er jour ouvrable. J’ai donc regagné mon bureau à 9H30. Précision : je n’étais pas en retard, ce sont les horaires aménagés.
Ce lundi matin donc, l’ambiance n’avait pas particulièrement changé, à part que je ne sentais plus cette étouffante odeur de cigarettes qui me chatouillait les narines dès que je sortais de l’ascenseur. Les collègues étaient là, avec leur tête de lundi matin, laissant apparaître un réveil plutôt difficile. Peut-être avaient-ils dormi tard la veille, me suis-je dit.
J’ai choisi de ne pas leur poser de question. Durant le mois de Ramadan, mieux vaut éviter les discussions inutiles, ça diminue tes forces. Surtout le matin. Et le temps m’a donné raison. Car à midi, l’ambiance est devenue toute autre. Les visages sont devenus plus sombres, les traits plus crispés et les yeux plus petits. Le sommeil frappait aux portes des paupières et le ventre criait famine, invitant à la paresse et à ce qu’un collègue appelle le «walouisme» (du mot walou) : autrement dit, ne rien faire.■