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Iran : Au moins 1.000 filles intoxiquées au gaz

Iran : Au moins 1.000 filles intoxiquées au gaz

En Iran, les choses empirent chaque jour davantage. Nouveaux fais inquiétants : un millier de jeunes filles ont été victimes d’attaques au gaz dans leur établissement scolaire, à travers tout le pays. Face à cette recrudescence des cas, le régime de Téhéran a fini par reconnaître ces agressions perpétrées par des «groupes de vigilants» islamistes. Pourtant, aucune poursuite n’a été engagée contre les responsables de ces attaques criminelles.

C’est encore une sombre histoire dans un pays qui multiplie les exactions et l’oppression par tous les moyens dont il dispose. En effet, depuis novembre 2022, plus de 1.000 jeunes filles ont été intoxiquées au gaz dans leur établissement scolaire en Iran.

Depuis plus de quatre mois, cette grave affaire a pris une grande ampleur. Le 1er mars, plus d'une centaine de jeunes filles ont été encore intoxiquées au gaz dans des écoles du pays. Les déclarations des uns et des autres vont bon train, mais cela n’a pas arrêté l’expansion de ces attaques qui touchent même la capitale.

Les élèves de sept écoles de filles de la ville d'Ardabil, au nord du pays, ont été indisposées dans la matinée par des émanations de gaz, et 108 personnes ont été transportées à l'hôpital. C’est ce qu’on peut lire dans un communiqué de l'agence de presse Tasnim.

Ce début mars 2023, plusieurs nouveaux cas d'intoxication ont été enregistrés dans plus de trois établissements de Téhéran. Certaines collégiennes intoxiquées affirment avoir pu rentrer chez elles malgré l’inhalation dans leur établissement de substances gazeuses qui restent à jour non identifiées, et ce malgré les effets notables de ces intoxications : maux de tête, évanouissement, vomissements, sensation de faiblesse, voire perte légère de conscience. La plupart des filles ont été hospitalisées, mais leur cas ne sont pas très graves.

Selon plusieurs écoles, des élèves ont été «intoxiquées par la projection d’une sorte de spray». D’autres étudiantes ont été touchées par les mêmes symptômes dans le dortoir de leur cité universitaire. 

Sous pression, le président iranien, Ebrahim Raïssi, est sorti de son silence pour demander au ministre de l’intérieur de «suivre l’affaire au plus vite», et d’«informer» le public sur l’enquête afin de «balayer les inquiétudes des familles», comme on peut le lire sur le site de la présidence de la République.

Le ministre de l'Intérieur, Ahmad Vahidi, a annoncé à la presse que les autorités suivent de près cette affaire et enquêtent toujours sur les "responsables éventuels" des intoxications.

Pourtant aucune arrestation n'a encore été faite. «Jusqu'à présent, nous n'avons pas de rapport définitif précisant qu'une substance spécifique de nature toxique a été utilisée» pour empoisonner des élèves. Il a aussi exclu que des substances militaires aient été utilisées dans ces cas relevés par les autorités sanitaires.

De son côté, le ministère de la Santé a expliqué que "certains individus" cherchaient, par ces actions, à "fermer toutes les écoles, en particulier les écoles de filles", sans préciser quels sont ces groupes radicaux qui veulent faire taire la voix des étudiantes qui manifestent dans le pays et apportent leur soutien aux militants contre la répression et l’oppression orchestrée par le régime iranien.

C’est ce qui ressort de la déclaration de la journaliste et militante installée aux États-Unis, Masih Alinejad. Cette figure du mouvement anti-voile  n’a pas hésité à faire le lien entre les empoisonnements et la vague de manifestations qui secouent le pays depuis plusieurs mois.

Pour la journaliste, le vice-ministre de l'Éducation aurait même avoué que "des centaines d'écolières sont maintenant empoisonnées en Iran pour les empêcher de manifester".

C’est le même son de cloche partagé par Hamed Esmeailion, une figure importante de l'opposition iranienne, qui a accusé dans un tweet «la République islamique de se venger des femmes pour leur courageuse résistance». Affaire à suivre.

 

Abdelhak Najib, Écrivain-journaliste

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