La décision du maire sortant de New York, Bill de Blasio d'imposer la vaccination anti-Covid aux employés du secteur privé à partir du 27 décembre, a déclenché un tollé dans la Grande Pomme, à quelques semaines de la période des vacances de fin d'année qui fait craindre une flambée de l'épidémie à cause du variant Omicron.
Les New-yorkais sont en effet partagés entre ceux qui voient dans cette décision un effort pour se prémunir contre un virus mortel et d'autres qui fustigent une démarche "hâtive" ou une manœuvre à des fins électorales.
Ainsi, le commissaire à la santé de New York, Dave Chokshi estime qu'il s'agit d'une mesure qui "va sauver des vies et prévenir des souffrances inutiles". "Nous voulons désespérément que tout le monde soit vacciné afin que nous n'ayons plus de décès à New York. Nous avons assez enduré", a lancé le responsable sanitaire lors d'un point de presse.
Mark Levine, un avocat établi dans la ville, évoque, de son côté, une nouvelle disposition à même de favoriser une augmentation dans le nombre des vaccinés notamment parmi les enfants. "Nous devons faire davantage pour protéger cette catégorie d'âge. J'espère que cette nouvelle décision parviendra" à réaliser cet objectif, a-t-il dit.
Par ailleurs, plusieurs groupes syndicaux, travailleurs et responsables élus ont tiré à boulets rouges sur la mesure de Blasio, en dénonçant une démarche prise "sans consultation aucune".
Le maire sortant de New York, dont le mandat arrive à échéance fin décembre, a indiqué qu’il s’agit d’une mesure "préventive" pour contrer la propagation du coronavirus et de son nouveau variant, Omicron, qui est désormais présent dans la grande métropole américaine et dans plus de 15 autre Etats.
Kathryn Wylde, chef du groupe d’affaires "Partnership for NYC” a fustigé la décision du maire. "Il n'y avait aucun avertissement ni aucune discussion si la mesure était légale ou pas”, s’est indignée Wylde, citée par le New York Post.
“Il n'y avait aucune concertation à ce sujet et nous avons été pris de court", a-t-elle ajouté, se demandant si de Blasio dispose de la capacité légale d’appliquer de telle mesure dans le secteur privé.
Des responsables élus ont, de leur côté, tiré à boulets rouges sur la décision annoncée lundi par le maire de New York.
Pour le Républicain Nicole Malliotakis, qui représente Staten Island et des parties de Brooklyn, a estimé que cette démarche "porte atteinte" aux petites entreprises, à l’économie et à la qualité de vie. Il a relevé que de telles décisions poussent de plus en plus de New-yorkais à déménager vers d’autres Etats comme la Floride et le Texas.
Même son de cloche chez Lee Zeldin, représentant républicain de Long Island, qui a émis le souhait de voir le maire élu Eric Adams revenir sur cette décision lorsqu’il prend ses fonctions en janvier.
Pour sa part, le Démocrate Robert Holden, représentant du Queens, a dénoncé la décision d’un maire qui “aspire à devenir gouverneur de New York”.
“Rendre plus difficile pour les familles de sortir manger et pour les entreprises d'embaucher est l'exact opposé de ce que nous devrions faire”, a déploré l'élu démocrate.
Pour le stratège politique Hank Sheinkopf, il s’agit d’une démarche visant à s'attirer les faveurs des électeurs libéraux sachant que le maire sortant ambitionne de se présenter aux élections pour le poste de gouverneur.
“Il s'agit d'une tentative de Bill de Blasio de plaire à la gauche et de se démarquer de sa rivale Jumaane Williams lors de la primaire démocrate pour le poste de gouverneur”, a-t-il fait observer.
“Il n'y a pas de meilleur moyen de le faire que de s'attaquer à de grandes entreprises”, a-t-il dit au Post.
Selon le New York Post, le taux de vaccination dans la ville de New York est plus élevé que dans le reste de l'État, en raison des réglementations mises en œuvre au cours de l'été.
Jusqu’à lundi après-midi, plus de 89% d’adultes dans les cinq arrondissements de New York ont reçu au moins la première dose du vaccin anti-Covid, d’après les derniers chiffres officiels.