Les élections présidentielles américaines de 2024 prennent une tournure inattendue. Joe Biden, affaibli par des critiques internes et des doutes croissants sur sa capacité à mener une seconde mandature, se retire. Donald Trump, galvanisé par une tentative d'assassinat ratée, reprend sa campagne avec une ferveur renouvelée.
Coup de tonnerre dans la course à la présidentielle américaine ! Isolé dans sa résidence du Delaware, en proie à une crise de leadership sans précédent, Joe Biden, atteint du Covid, a décidé de jeter l’éponge. «Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président jusqu'à la fin de mon mandat», a déclaré Biden dans un communiqué publié ce dimanche.
À 81 ans, son état de santé était une source de préoccupation majeure, exacerbée par les appels croissants de son propre camp à se retirer de la course présidentielle. Les questions sur son acuité mentale et sa forme physique se multipliaient, alimentant une crise de confiance au sein du Parti démocrate.
Les pressions internes étaient de plus en plus visibles, avec plusieurs élus démocrates appelant ouvertement à son retrait et exprimant leurs doutes quant à sa capacité à mener une campagne efficace contre un Trump revigoré. Ce qui marquait, ainsi, une étape significative dans la fronde contre le président en exercice.
Sa volonté de maintenir sa candidature n’a finalement pas résisté aux tirs groupés venant de ses camarades de parti.
De son côté, Donald Trump, qui a échappé à une tentative d’assassinat lors d'un meeting en Pennsylvanie il y a une semaine, s’est remis en selle. Cet événement, loin de l'affaiblir, a eu un effet contraire : il a renforcé la solidarité autour de lui.
L'ancien président, connu pour son goût pour le spectacle, a su transformer une situation tragique en une opportunité de galvaniser sa base.
La tentative d'assassinat ratée a non seulement renforcé son image de combattant, mais a également suscité une vague de sympathie et de soutien parmi ses partisans.
La convention républicaine à Milwaukee, où Trump a obtenu un soutien unanime de son parti, a été le théâtre de cette résilience. La scène était symbolique : un parti unifié, galvanisé, prêt à reconquérir la Maison Blanche, sur fond de discours remplis de rhétorique incendiaire, visant à rallier les foules autour d'une vision nationaliste et protectionniste.
Samedi 20 juillet, Trump a ainsi repris sa campagne au Michigan, déterminé à poursuivre sa quête de pouvoir et soutenu par une base militante fidèle et enflammée.
Pour ses partisans, il est devenu un martyr de la cause conservatrice, un leader qui a échappé de justesse à la mort pour continuer la lutte.
Qui pour succéder à Biden ?
La question de savoir qui peut prendre la relève après le retrait inattendu de Biden ajoute une couche supplémentaire de complexité à la situation actuelle chez les démocrates. Les spéculations autour d'une éventuelle candidature de la vice-présidente Kamala Harris se multiplient.
Elle est d’ailleurs adoubée par Biden. «Aujourd'hui, je souhaite offrir mon soutien total et mon appui à Kamala Harris pour qu'elle soit la candidate de notre parti cette année», a dit le président américain sur X.
Kamala Harris peut certes représenter une alternative viable dans cette course à la Maison Blanche, sauf que son manque de popularité pourrait être un sérieux handicap. Un pari risqué donc.
Pour autant, à l’heure actuelle, les démocrates n’ont pas vraiment d’autres choix, d’autant qu’il est urgent d’avoir une figure de proue capable de revigorer la base électorale.
La situation actuelle met également en lumière les divisions profondes au sein du Parti démocrate. Certains membres progressistes appellent à une refonte complète de la stratégie du parti, tandis que les modérés plaident pour une approche plus pragmatique.
Cette fracture interne risque de s'accentuer à mesure que l'élection approche, rendant la tâche du prochain candidat démocrate encore plus ardue.
A 3 mois et demi de la date fatidique, difficile donc de faire des pronostics quant à l'issue de cette élection présidentielle. Trump était certes parti favori face à un Biden affaibli, scotché dans les starting-blocks, mais la donne va cependant changer avec la désignation d’un nouveau candidat démocrate. Car cela ouvre la porte à une nouvelle dynamique électorale.
Et les républicains, préparés pour affronter Biden, devront forcément réadapter leur stratégie.
C’est dire que le paysage politique de la première puissance mondiale est plus incertain que jamais, et l'issue de cette présidentielle reste très indécise.
Et offre deux choix aux Américains : la continuité avec un nouveau candidat démocrate, ou le retour triomphal d’un Trump aussi intempestif qu’imprévisible.
F. Ouriaghli