Des milliers de personnes ont marché samedi à Sao Paulo pour protester contre le jugement du Tribunal suprême fédéral (TSF) ayant conduit à la libération la veille de l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).
Cette manifestation, comme plusieurs d’autres organisées à travers le pays, a été convoquée par des partisans du président Jair Bolsonaro et l'organisation Vem Pra Rua (VPR, Viens Dans la Rue), très active en 2016 dans les protestations qui ont conduit à la destitution de la présidente de gauche, Dilma Rousseff.
Lors de ces rassemblements, les manifestants ont notamment exprimé leur soutien au ministre de la Justice, Sergio Moro, le juge qui avait condamné Lula à la prison.
Il est présenté par ses partisans comme la figure de la lutte contre la corruption dans le cadre de la campagne "Lava Jato".
La libération de Lula, qui a passé plus d'un an et demi d'incarcération, a été demandée par ses avocats, juste après la décision prise jeudi soir par la plus haute instance judiciaire du pays, qui, lors d'un vote serré à six voix contre cinq, a déterminé que l’incarcération dès la deuxième instance de toute personne reconnue coupable était inconstitutionnelle.
Sur Lula, il continue de peser une peine de huit ans d'emprisonnement pour corruption, ratifiée à trois reprises, mais il a toujours un appel en instance. Il ne peut donc aller en prison qu'une fois le processus d'appel et des recours est complètement terminé.
Outre Lula da Silva, 74 ans, d'autres détenus pourraient bénéficier du jugement rendu par la Cour suprême: ils sont près de 5.000 à être concernés par cette décision qui sera appliquée au cas par cas et change radicalement l'application des peines au Brésil, selon les médias.
Par ailleurs, au moins 38 condamnés dans le cadre de la large opération anticorruption "Lava-Jato" seront libérés.
