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Bulgarie - Pologne : La Russie coupe le robinet du gaz

Bulgarie - Pologne : La Russie coupe le robinet du gaz

C’était prévisible depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, il y a plus de deux mois, que la Russie allait couper, à un moment ou un autre, l’approvisionnement en gaz destiné à des pays frontaliers ou complètement dépendants des hydrocarbures de Moscou. Aujourd’hui, c’est au tour de la Bulgarie et de la Pologne de faire les frais, comme dégâts collatéraux d’une guerre qui s’est installée dans la durée, avec une recrudescence d’hostilités entre les Russes et les Occidentaux, qui multiplient les sanctions poussant le chef du Kremlin de réagir avec des mesures extrêmes.
 
En effet, le groupe Gazprom a annoncé, le 26 avril 2022, avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne. Selon le géant russe, ces deux pays n’auraient pas effectué de paiement en roubles. La société bulgare Bulgargaz et la société polonaise PGNiG ont affirmé la «suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu’à ce que le paiement soit effectué» en roubles. Dans ce sens, la société polonaise a confirmé «l’arrêt complet de l’approvisionnement en gaz naturel fourni par Gazprom dans le cadre du contrat Yamal».
 
Pour les Occidentaux, il s’agit là de «chantage». Pour les Russes, il est juste question de réponse du berger à la bergère, parce que, dans une large mesure, les Européens s’attendaient bien à des réactions aussi épidermiques de la part de Vladimir Poutine suite à toutes les mesures punitives mises en place par les USA et l’Union européenne contre le régime russe.
 
Il faut dire que sur ce plan des hydrocarbures, les Russes peuvent pousser le bras de fer le plus loin possible étant donné qu’une grande partie du territoire européen dépend du gaz russe pour se chauffer. Sans oublier que dans le cas de la Pologne, c’est Varsovie qui a multiplié les sorties fustigeant Vladimir Poutine et ses attitudes hostiles dans toute la région. Connaissant le tempérament du patron du Kremlin, les Polonais devaient s’attendre à une montée en puissance du chantage de la part des dirigeants russes qui ne voient pas du tout d’un bon œil les multiples sorties du premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.

Ce dernier vient d’assurer que son pays ne cédera pas «à ce chantage», grâce à ses réserves en gaz suffisantes en ajoutant que la Pologne «n’aura plus du tout besoin de gaz russe à partir de l’automne», estimant du même coup que l’arrêt des livraisons constituait non seulement «une attaque directe» contre la Pologne, mais également une attaque contre «la sécurité alimentaire de l’ensemble de l’Europe». Pourtant, il faut savoir que les deux-tiers du gaz polonais sont d’origine russe.
 
Dans la même logique, selon tous les observateurs, il paraît très difficile pour l’Europe de faire face à la Russie sur cette question du gaz étant donné que l’ensemble des pays européens est dépendant de l’approvisionnement russe. Une équation inextricable pour les pays européens. D’ailleurs, les dirigeants de l’Union européenne se sont réunis le 23 avril 2022, pour étudier la possibilité d’acheter du gaz en commun avant l’hiver 2023. Dans ce sens, le patron de TotalEnergies juge clairement que «sans gaz russe, on arrête une partie de l’économie européenne».

 

 

Par Abdelhak Najib

 

 

 

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