Ce n’est pas la première fois que l’Algérie se fait taper du doigt à propos de sa politique migratoire. Ou plutôt de sa stratégie anti-migrants.
Plusieurs ONG internationales l’ont dénoncée ces derniers mois, sans que cela n’infléchisse la volonté d’Alger de ne plus voir de Subsahariens sur son sol.
Traque, brimades et expulsions collectives de migrants sont devenues le passe-temps favori du pouvoir algérien raciste.
Ce qu’a d’ailleurs dénoncé, ce mardi, le haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.
«Alors que les chiffres exacts sont difficiles à obtenir, le nombre de personnes expulsées est estimé à plusieurs milliers», a déclaré la porte-parole de l'organe onusien, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse à Genève.
Une équipe des Nations unies s'est rendue à Niamey, Agadez et Arlit, au Niger, où elle a rencontré des dizaines de migrants expulsés d'Algérie ces derniers mois.
D'après les témoignages ainsi recueillis, les autorités algériennes organisent fréquemment des rafles massives de migrants d'Afrique subsaharienne dans diverses parties du pays, particulièrement dans des chantiers de construction et des quartiers.
"Ce qui est particulièrement inquiétant, c'est que la plupart d'entre eux n'ont pas été soumis à des évaluations individualisées et n'ont pas été informés des raisons de leur détention ni pourquoi ils ont été dépossédés de leurs biens, passeports ou argent", a déploré la porte-parole.
Si certains d'entre eux ont été rapidement transférés au Niger, d'autres ont été détenus dans des bases militaires à Blida et Zeralda, à la périphérie de la ville d'Alger, ou dans un camp d'Oran avant d'être conduits vers Tamanrasset (sud algérien).
"Les conditions de détention seraient inhumaines et dégradantes", indique Shamdasani.
Les Nigériens sont transférés en bus de Tamanrasset vers Agadez, tandis que des ressortissants d'autres pays sont entassés dans des camions pour être transférés à la frontière nigérienne où ils sont abandonnés dans la chaleur en plein désert pour traverser la frontière du Niger.
Toutes ces indignations laissent le pouvoir algérien imperturbable. Ses exactions durent depuis plusieurs mois. En toute impunité.
Aujourd’hui, les pays subsahariens concernés se doivent, eux aussi, de réagir, au lieu de se contenter de déclarations stériles. Il faut appliquer la réciprocité et expulser les Algériens.■