Les Etats-Unis ont fait part de "réserves" sur l'enquête menée par le comité d'éthique de la Banque africaine de développement (BAD) sur la gestion de son président, le Nigérian Akinwumi Adesina, exigeant une enquête "indépendante" et "plus approfondie".
Un article publié début avril dans le journal français "Le Monde" faisait état d’une dénonciation par des "lanceurs d'alerte" anonymes, qui se présentent comme des "employés préoccupés" de la BAD, de comportements "contraires à l’éthique" et de "favoritisme".
Selon les médias locaux, les Etats-Unis ont officiellement réagi aux conclusions d'un rapport du comité d’éthique de la BAD, chargé d’enquêter sur lesdites accusations.
Dans une lettre datée du 22 mai et adressée à Kaba Nialé, la ministre ivoirienne du Plan et du développement et présidente du bureau des gouverneurs de la BAD, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, formule des "réserves" de l’administration US quant au processus suivi par le comité d’éthique dans cette affaire.
"Nous demandons instamment l’ouverture d’une enquête approfondie sur ces allégations en faisant appel aux services d’un enquêteur extérieur indépendant", écrit le responsable US dans sa lettre, selon les mêmes sources.
Le rapport d’enquête du comité d’éthique avait été transmis aux gouverneurs de l’institution le 5 mai par Kaba Nialé qui avait proposé "d’adopter les conclusions de l’enquête en déclarant que le président est entièrement exonéré de toutes les allégations formulées à son encontre".
"Compte tenu de la portée, de la gravité et du détail des allégations à l’encontre du seul candidat à la direction de la banque pour les cinq prochaines années, nous pensons qu’une enquête plus approfondie est nécessaire pour s’assurer qu’il bénéficie d’un large soutien, de la confiance et d’un mandat clair des actionnaires", a dit le secrétaire américain au Trésor.
Président de la BAD depuis 2015, Adesina est le seul candidat à sa propre succession.
L'élection doit se tenir du 25 au 27 août.