L'Espagne va présenter une résolution devant l'Assemblée générale de l'ONU proposant des "mesures d'urgence pour arrêter le massacre des civils" et assurer l'entrée de "l'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, a annoncé mercredi le Premier ministre Pedro Sánchez.
"La communauté internationale ne peut pas rester indifférente face à ce qui se passe en Palestine", a justifié le dirigeant socialiste lors d'une audition au Parlement, sans fournir plus de détails sur le contenu exact et le calendrier de cette résolution.
Le gouvernement israélien, qui interdit depuis le 2 mars l'entrée de toute aide humanitaire dans le territoire palestinien, a annoncé lundi le lancement d'une nouvelle campagne militaire qui prévoit la "conquête" de la bande de Gaza et le déplacement massif de sa population à l'intérieur du territoire.
"Gaza sera totalement détruite", a prévenu mardi le ministre israélien des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, en assurant que la population gazaouie, après avoir été déplacée vers le sud, commencerait à "partir en grand nombre vers des pays tiers".
Cette annonce a entraîné de nombreuses condamnations, notamment de la part du chef des droits humains des Nations unies, Volker Türk, qui a estimé que ce nouveau plan d'Israël aggraverait "les inquiétudes" sur la capacité des Palestiniens à continuer à vivre dans le territoire palestinien "en tant que groupe".
La mise en oeuvre de ce plan, qui prévoit "d'établir une présence israélienne prolongée" à Gaza, reviendrait à "franchir une nouvelle ligne rouge", a mis en garde de son côté l'Espagne dans une déclaration commune avec l'Irlande, la Norvège, la Slovénie, l'Islande et le Luxembourg.
L'Espagne, qui a reconnu l'Etat de Palestine le 28 mai 2024 de façon simultanée avec l'Irlande et la Norvège, s'est imposée ces derniers mois comme l'une des voix les plus critiques de l'UE à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahu, s'attirant à plusieurs reprises les foudres d'Israël.