Depuis le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a envahi Gaza, pilonnant, bombardant, détruisant plus de 75% du territoire palestinien. Une invasion mettant en branle de gros moyens incluant des aides et du soutien militaire de la part des États-Unis et de plusieurs pays occidentaux.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
Une guerre d’épuration ethnique qui a déjà fait presque 30.000 morts et plus de 100.000 blessés sans compter près d’un million de Palestiniens qui ont fui la zone de guerre.
En plus de quatre mois de massacre, le gouvernement de Benyamin Netanyahu est assuré du soutien de ses alliés, ce qui équivaut pour Tsahal à la signature sur un chèque en blanc pour mettre en pratique un plan d’occupation de tous les territoires palestiniens entre la Cisjordanie et Gaza. Une occupation qui vise à liquider le maximum des populations en poussant les rescapés et les survivants à se réfugier ailleurs, soit au Liban, soit en Jordanie. Ce qui, d’un autre côté, permet à Tel-Aviv d’atteindre un objectif déclaré et assumé par les autorités israéliennes : en finir avec ce casse-tête palestinien en éradiquant le problème à la source. Ce qui explique la dernière phase de l’offensive de l’armée israélienne dans les territoires occupés : à savoir effectuer des raids, avec la grosse artillerie, sur la zone de Rafah, la région la plus peuplée de toute la terre palestinienne, et celle qui compte la plus grande densité humaine au km2 au monde.
Cette montée en puissance de la part d’Israël vient concrétiser le concept établi par Benyamin Netanyahu d’en finir avec l’existence des Palestiniens sur leur terre. C’est ce que l’on peut nommer : la solution finale. Le début du dernier acte d’un génocide en règle, avec l’aval et le soutien des grandes puissances de ce monde, qui sont derrière Israël, coûte que coûte, défiant les résolutions onusiennes et faisant fi des mises en garde en cascade de plusieurs gouvernements internationaux qui appellent Washington et l’Europe à faire pression sur Tel-Aviv pour arrêter le massacre. En vain, puisque ni Joe Biden, ni les dirigeants de l’OTAN, ni l’Union européenne ne peuvent infléchir la décision du Premier ministre israélien d’aller au bout de son projet. D’ailleurs, le président américain, dans une dernière déclaration sur le sujet, a fait savoir qu’il a du mal à imposer sa vision à Benyamin Netanyahu, allant jusqu’à le traiter de quelques noms d'oiseaux.
C’est dire que c’est Israël qui impose sa voix aux USA et à l’Europe et non le contraire, comme peuvent le penser certains. C’est dire aussi, comme l’affirme la rue arabe, qu'Israël occupe presque la totalité du monde à l’exception de Gaza. D’où la guerre. D’où l’invasion. D’où les tueries et le massacre au quotidien auxquels il faut ajouter la famine et la soif, le manque de soins, la destruction programmée de toutes les infrastructures d’un territoire presque réduit à néant. Pire, l’État-major de Tsahal a annoncé que la prochaine phase de la guerre sera encore plus intensifiée, avec d’autres moyens, à grand renfort d’armes sophistiquées. Une annonce qui ne perturbe personne et qui est validée par le silence des alliés de Tsahal, qui viennent de lui accorder de nouveaux fonds et de nouvelles armes pour finir le travail.