Le haut-commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al-Hussein, a qualifié mardi à Genève de "génocide" les attaques contre la minorité musulmane des Rohingyas dans l'Etat de Rakhine en Birmanie. Le responsable s'exprimait à l'ouverture d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'Homme consacrée à la situation dans le pays asiatique, dénonçant des "violations planifiées" contre les Rohingyas.
Les Nations unies avaient déjà dénoncé "un exemple classique d'épuration ethnique", d'autant plus que les autorités birmanes refusent l'accès à cette zone au sujet de laquelle l'organisation internationale parle de villages brûlés par les forces armées.
En outre, l'ONU a demandé la création d'un mécanisme impartial et indépendant pour enquêter sur les crimes commis en Birmanie, semblable à celui qui existe déjà pour la Syrie. En réponse aux accusations, le représentant de la Birmanie au conseil des droits de l'Homme s'est contenté d'évoquer des "erreurs de jugement et d'appréciation".
Quelque 620.000 Rohingyas ont fui au Bangladesh depuis fin août face à une campagne de l'armée birmane, déclenchant une grave crise humanitaire et suscitant l'émoi international ainsi que des critiques envers la dirigeante birmane Aug San Suu Kyi, prix Nobel de la paix.■