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Le continent africain menacé de pauvreté extrême

Le continent africain menacé de pauvreté extrême

Le nouveau président de la Banque mondiale, l'Américain David Malpass, a prévenu contre le "risque accrue" de pauvreté extrême en Afrique en raison notamment du faible revenu par habitant dans les pays subsahariens, ce qui met, selon lui, en péril l’objectif de mettre fin à ce phénomène d’ici 2030.

"Selon les tendances actuelles, la croissance du revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait rester inférieure à 1% au moins jusqu'en 2021, ce qui augmente le risque de concentration accrue de la pauvreté extrême sur le continent. La croissance du revenu médian sera également faible", a indiqué Malpass lors d’une conférence jeudi, à l’occasion des sessions de printemps de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). 

Citant les calculs de la BM, il a indiqué que la croissance mondiale a ralenti en 2018, se situant à 2,7% au quatrième trimestre contre 3,3% au premier trimestre.

"Cette décélération s’est manifestée à la fois dans les économies avancées et dans les économies en développement et coïncidait avec trois autres signes précurseurs : la fin des réformes structurelles dans les grandes économies, les tensions financières dans certains grands marchés émergents et une incertitude politique élevée à l'échelle mondiale", a-t-il dit.

Selon le nouveau patron de l'institution financière internationale, "ce fait est extrêmement troublant, car il met en péril le principal objectif de la Banque mondiale, qui est de mettre fin à la pauvreté extrême à l’horizon 2030".

Au niveau mondial, l’extrême pauvreté est tombée à 700 millions au dernier décompte, ce qui est nettement moins que dans les années 1990 et 2000, a-t-il souligné, tout en précisant que le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté est en augmentation en Afrique subsaharienne.

D’ici 2030, près de 9 personnes extrêmement pauvres sur 10 seront des Africains et la moitié des pauvres du monde vivront dans des contextes fragiles et touchés par un conflit.

"Cela appelle une action urgente de la part des pays eux-mêmes et de la communauté mondiale", a plaidé Malpass, qui relève que son institution, "financièrement forte", devient "de plus en plus réactive, efficiente et efficace".

Les réunions de printemps des Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque mondiale et du FMI sont l'occasion de réunir des acteurs d'horizons divers, des dirigeants du secteur public et du secteur privé, des représentants d’organisations de la société civile et des experts issus des milieux universitaires, autour de grands dossiers : conjoncture économique mondiale, lutte contre la pauvreté, développement économique et efficacité de l’aide.

 

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