Par Abdelhak Najib, écrivain-journaliste
Quelle semaine ! L’horreur a secoué plusieurs villes en France après la mort de Nahel M., tué par un policier. Plus de trois jours de brasier qui traduisent le ras-le-bol des populations de ces villes satellites où les violences urbaines sont devenues la norme dans une France de plus en plus divisée.
Une situation que résume ici Patrick Jarry, le maire de Nanterre, qui a insisté sur «l’urgence qu’il y a à trouver les mots pour sortir de la violence, du cycle de violence». Mais rien ne semble expliquer ce type de dérapage qui plonge davantage la France dans la colère voire le chaos. Dans ce sens, le même Patrick Jarry ajoute : «J’y suis venu pour porter au plus haut niveau de l’Etat la parole et le ressenti des habitants de ma ville. Dire que l’émotion et la colère ressenties à la mort de Nahel, tué dans les conditions que vous savez, sont toujours très vives et qu’elles sont partagées par toute une population dans toute sa diversité. Dire également qu’il faut continuer d’entourer cette famille, cette maman, qui va enterrer son enfant demain et, en même temps, dire la tristesse, la désolation ressenties par les habitants devant les violences et les dégradations ».
D’un côté, des cités qui se soulèvent, de l’autre un gouvernement qui joue toujours les illusionnistes semblant coupé des réalités d’une France qui souffre de profondes dissensions entre une classe politique aveuglée par le pouvoir et des couches sociales défavorisées livrées à elles-mêmes.
Dans cette fournaise, plus de 875 personnes ont été interpellées le 30 juin 2023, en France. 408 à Paris et sa proche banlieue. Au total, 492 bâtiments ont subi des dégradations, 2.000 véhicules ont été brûlés et 3.880 incendies de voie publique allumés, selon les chiffres donnés par le président de la République, Emmanuel Macron.
Un bilan très lourd qui montre toute l’intensité des affrontements consacrant encore plus le malaise social profond qui divise la France depuis plus d’une décennie.