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Présidentielle algérienne : Tebboune récidive pour un «déjà-vu» électoral

Présidentielle algérienne : Tebboune récidive pour un «déjà-vu» électoral

À deux mois de la présidentielle, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, âgé de 78 ans, vient d’annoncer sa candidature pour un second mandat, mettant fin à un suspense largement prévisible. Cette décision survient alors que son mandat actuel, qui devait se terminer en décembre, avait été anticipé par une annonce en mars d'une élection présidentielle pour le 7 septembre.

Tebboune, qui a accédé au pouvoir en 2019 après la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika sous la pression de l'armée et du Hirak, se présente comme le champion des réformes et des victoires pour le peuple algérien.

Lors d'un entretien avec la presse, il a déclaré que «toutes les victoires obtenues sont les victoires du peuple algérien, et non les miennes», dans un effort manifeste de renforcer son image de serviteur de la nation.

Mais derrière ce discours se cachent des réalités bien plus complexes. Les médias officiels et privés ainsi que ses alliés politiques se sont empressés de promouvoir les prétendues «réalisations» de la «nouvelle Algérie» sous sa direction.

Pourtant, le bilan de Tebboune est loin d'être unanimement salué. Les critiques abondent quant à la gestion économique, la corruption persistante et le manque de libertés civiles, des problèmes enracinés qui semblent loin d’être résolus.

La décision d’avancer la date du scrutin au 7 septembre a surpris et laissé perplexes de nombreux observateurs. Aucune explication officielle n’a été fournie. Certains y voient une tentative de limiter la mobilisation populaire et d’affaiblir l’opposition en profitant des conditions climatiques éprouvantes.

Malgré l’apparente force de la machine politique de Tebboune, l’opposition ne reste pas silencieuse. Youcef Aouchiche, premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), et Abdelaali Hassani, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti islamiste, ont déjà annoncé leurs candidatures.

Mais la fragmentation et la faiblesse relative de ces forces d'opposition jouent en faveur de Tebboune, qui bénéficie d'un appareil d'État puissant et d'une couverture médiatique largement favorable.

Alors que la liste définitive des candidats sera dévoilée le 27 juillet, suivie des décisions du Conseil constitutionnel le 3 août, l'Algérie s'avance vers une élection sans véritables enjeux. La reconduction de Tebboune, si elle se concrétise, risque de perpétuer un statu quo politique où les véritables aspirations de la population restent insatisfaites. 

Pour le moment, la propagande étatique bat son plein, mais les véritables défis pour l'Algérie demeurent : la lutte contre la corruption, l’amélioration des libertés civiles et la réponse aux besoins économiques pressants du peuple algérien.

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