Les Soudanais sont en train de cruellement déchanter.
L’armée, accueillie en héroïne pour avoir chassé le président Omar El-Béchir du pouvoir suite à une forte contestation populaire, se retourne aujourd’hui contre le peuple.
Un peuple qui ne veut qu’une chose : que le Conseil militaire remette le pouvoir aux civils.
Pour se faire entendre, les Soudanais maintiennent la pression en multipliant ces manifestations qui leur ont permis de faire évince El-Béchir.
Mais l’armée semble s’accrocher au pouvoir pour le moment et ne l’entend pas de cette oreille.
Sur ordre du Conseil militaire, un sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum a été dispersé.
Le bilan est lourd : «plus de 35» personnes tuées et «des centaines» blessées, a indiqué mardi le Comité central des médecins soudanais.
Le bilan provisoire fourni par ce comité, proche du mouvement de contestation, risque d'excéder les 35 morts et de nombreux blessés sont en "soins intensifs".
La répression des manifestations a été dénoncée par la communauté internationale, notamment l'ONU et les Etats-Unis.
Le Royaume-Uni et l'Allemagne ont demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Conseil militaire de transition a, lui, démenti toute "dispersion par la force" et a dit "regretter" les événements.■