La vice-présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a prêté serment vendredi pour succéder au président John Magufuli, dont le décès a été annoncé mercredi soir, devenant la première femme à diriger ce pays d'Afrique de l'Est.
"Moi, Samia Suluhu Hassan, promets d'être honnête et d'obéir et de protéger la constitution tanzanienne", a déclaré la nouvelle dirigeante, vêtue d'une robe noire et d'un foulard rouge, lors d'une brève cérémonie dans la capitale économique Dar es Salaam.
Applaudie par les dignitaires présents, dont l'ancien président Jakaya Kikwete, elle a ensuite procédé à une revue de troupes.
Selon la constitution tanzanienne, cette musulmane de 61 ans originaire de l'archipel semi-autonome de Zanzibar doit rester au pouvoir jusqu'à la fin prévue du mandat de M. Magufuli, soit en 2025.
Elle est désormais l'une des deux femmes actuellement au pouvoir en Afrique, avec l'Ethiopienne Sahle-Work Zewde, dont les fonctions sont honorifiques.
Samia Suluhu Hassan, colistière de John Magufuli lors des élections remportées en 2015 et 2020, avait annoncé mercredi soir à la télévision le décès du chef de l'Etat, âgé de 61 ans.
Ce dernier, qui n'était plus apparu en public depuis le 27 février, est officiellement mort mercredi de problèmes cardiaques.
Son absence inhabituelle avait alimenté les rumeurs, qui le disaient atteint du Covid-19, une maladie qu'il n'avait cessé de minimiser. Les autorités avaient jusqu'à présent démenti toute dégradation de son état de santé.
Le principal opposant Tundu Lissu a affirmé jeudi que, selon ses propres sources, Magufuli est mort du coronavirus "mercredi de la semaine dernière".
Il est le deuxième dirigeant d'Afrique de l'Est à mourir dans des circonstances controversées, après le président burundais Pierre Nkurunziza, également sceptique sur le Covid-19 et décédé des suites d'une "insuffisance cardiaque" en juin dernier après que sa femme a été transportée à Nairobi pour y être soignée du coronavirus.
La constitution tanzanienne prévoit que Mme Hassan propose un vice-président, "après consultation du parti auquel (elle) appartient", le CCM (Chama cha Mapinduzi). Ce choix devra ensuite être validé par un vote de l'assemblée nationale, en présence d'au moins 50% des députés.
Le CCM a convoqué une réunion extraordinaire de son comité central samedi.