Les autorités belges ont annoncé l'entrée en vigueur, dès ce lundi, d'un système de surveillance des données des passagers applicable à tous les voyageurs circulant sur le territoire national, sur terre, sur mer ou dans les airs.
Pour effectuer les opérations de contrôle et de collecte des données, les quatre services de sécurité belges s'unissent pour former la "Passenger Information Unit" (PIU), un service prévu initialement pour lutter contre le crime organisé, mais dont la mise en place s'est accélérée après les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.
"La PIU recevra les listes des passagers aériens internationaux, mais aussi celles de ceux voyageant en train, en bus et en bateau, et les analysera en utilisant les bases de données des quatre organismes de sécurité impliqués", à savoir la police fédérale, la Sûreté de l'Etat, le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS) et les services douaniers.
Concrètement, les données des passagers arrivent dans la banque de données de BelIPU 48 heures avant le départ ainsi qu'au moment du départ et sont analysées, soit sur la base d'une liste de personnes déjà connues, soit en fonction d'un profilage.
Bien qu'elles ne mènent pas nécessairement à une arrestation, ces données devraient permettre, selon le ministère, de mieux cerner les contours d'un réseau criminel. Elles sont dépersonnalisées après 6 mois et ne peuvent être repersonnalisées que moyennant une autorisation judiciaire. Après 5 ans, elles sont effacées.
Le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, a assuré que toutes les précautions étaient prises pour garantir la protection de la vie privée des citoyens, notamment dans l'accès très limité offert au BelIPU et l'interdiction de la consulter sans justification.■