Le rapport de suivi de la situation économique du Maroc est un rapport semestriel du Département économique de la Banque mondiale.
Il présente les dernières tendances de la conjoncture et les effets des politiques économiques. Le numéro de décembre 2020 comprend un chapitre sur l´impact de la pandémie sur le secteur privé formel.
Il présente les résultats d´une enquête menée auprès de plus de mille entreprises formelles avant et après le début de la pandémie, et aborde également une discussion sur des mesures qui pourraient accélérer la reprise du secteur privé.
Bien que l'économie marocaine montre quelques signes de reprise, la situation reste fragile étant donné la dégradation récente de la situation épidémiologique .
Dans ce contexte incertain, une contraction du PIB réel de 6,3 pour cent est prévue en 2020 tandis qu’un retour au niveau préalable à la pandémie ne devrait pas intervenir avant 2022.
Comme dans d’autres pays à travers le monde, la crise actuelle entraînera une augmentation considérable du déficit budgétaire jusqu´à 7,8 pour cent du PIB en 2020, et la dette publique devrait dépasser 76 pour cent du PIB.
Le déficit du compte courant devrait également augmenter pour atteindre 6 pour cent du PIB cette année. Les autorités marocaines ont mis en place une stratégie de relance ambitieuse.
Le gouvernement vise à mobiliser près de 11 pour cent du PIB sous forme de prêts garantis pour les injecter dans les capitaux des entreprises marocaines et donner une nouvelle impulsion aux partenariats publics-privés liés aux infrastructures.
A cet effet, un nouveau fonds d'investissement stratégique est en cours de création et la Caisse Centrale de Garantie se transformera en société anonyme.
En outre, diverses réformes structurelles importantes ont été annoncées, notamment la généralisation de l'assurance maladie, une refonte du système de protection sociale autour d'une universalisation des allocations familiales, la rationalisation du vaste réseau des entreprises publiques et un certain nombre de mesures pour soutenir le secteur des PME dans la reprise.
L'enquête auprès des entreprises menée par la Banque mondiale au Maroc fournit de nouveaux éléments sur l'impact important et persistant de la pandémie du COVID-19 sur le secteur privé formel.
Parmi ses résultats les plus pertinents, 6,1 pour cent des entreprises du secteur formel auraient cessé leurs activités et 86,9 pour cent signalent une baisse des ventes de 50,4 pour cent en moyenne par rapport à leur niveau pré-pandémique.
L'enquête fournit également des informations sur les stratégies d'adaptation des entreprises marocaines, qui incluent une utilisation croissante des lignes de soutien du gouvernement, une réduction du nombre d'heures travaillées (mais moins de licenciements en comparaison avec d'autres pays), l'utilisation de fonds internes pour faire face aux pénuries de trésorerie et un accroissement de l'activité du commerce en ligne.