Le Maroc traine toujours comme un boulet un chômage structurel.
Pourtant, on ne peut pas dire que le gouvernement est avare en matière d’initiatives en faveur de l’emploi.
Sauf que si les politiques publiques dans ce sens sont nombreuses, leur pertinence est sujette à caution, d’autant que le taux de chômage au niveau national flirte toujours avec la barre des 10%.
Le chef de gouvernement, lui, a plutôt fait preuve d’optimisme lundi au Parlement, en dévoilant ses chiffres.
Selon Saad Eddine El Otmani, 138.491 postes d'emplois ont été créé dans le secteur public au titre des Lois de Finances 2017, 2018 et 2019, contre 116.977 pour la période 2012-2016 et 71.442 en 2007-2011.
Ainsi, souligne-t-il, le gouvernement a procédé à la mise en œuvre d'une batterie de mesures visant à faire baisser le taux de chômage, en poursuivant le soutien aux programmes d’emploi et en intensifiant ses efforts dans le domaine de l’emploi public.
Les programmes d'emploi ont ainsi assuré le suivi de 201.241 demandeurs d'emploi à travers le programme "intégration" et intégré 102.581 auto-entrepreneurs à fin avril 2019, contre 32.400 en 2016, soit 103% des objectifs fixés pour l’année 2021.
L’employabilité a été de même renforcé au profit de 45.737 demandeurs d’emploi à travers le programme «Taehil», le suivi de 5.210 porteurs de projets et la création de plus de 2.000 petites entreprises ou activité génératrice de revenu via le programme «Soutien au travail autonome».
El Otmani a également noté l’amélioration du programme "Tahfiz", à travers l’augmentation du nombre de salariés dont les obligations fiscales et sociales sont prises en charge par l’État à 10 employés au lieu de 5 (dans le système précédent) au profit d’entreprises, associations et coopératives nouvellement créées, dans la limite d’une rémunération de 10.000 DH au lieu de 6.000.
Autre mesure : l’exonération de l’impôt sur le revenu pour les rémunérations et indemnités occasionnelles brutes que les entreprises versent aux étudiants-chercheurs préparant une thèse de doctorat et ce, pour une période de 24 mois après la signature du contrat, et l’annulation de l'obligation d'enregistrement pour une période de 6 mois auprès de l'ANAPEC, afin de bénéficier d'exonérations sociales et fiscales dans les contrats de formation.
Selon El Otmani, ces mesures associées à d’autres relatives aux politiques sectorielles destinées à la création d’emplois et au soutien l'emploi des jeunes, ont amplement contribué à la baisse du taux de chômage.
Et ce, conformément aux résultats du haut-commissariat au Plan qui a mis en évidence la baisse significative du chômage entre le premier trimestre de 2018 et le premier trimestre de 2019 à 0,5%, soit l’emploi de quelque 60.000 à 70.000 demandeurs, en particulier parmi les jeunes chômeurs.
Pour le chef de gouvernement, cette baisse, même minime, pourra, si elle se poursuit à ce rythme, atteindre l'objectif visant à contenir ce taux de chômage à 8,5%.
Un objectif difficile à atteindre, au regard notamment de la faiblesse et de la cyclicité du taux de croissance du PIB.■