La fin de mandat imminente à la tête de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), n’a pas altéré le franc-parler et la franchise de Miriem Bensalah Chaqroun, patronne des patrons.
«En tant que représentantes d’entreprises citoyennes, nous sommes interpellées quand près de 2,7 millions de jeunes ne sont pas inscrits à l’écoles et se retrouvent sans emploi.
Cela est aussi valable quand 2% des entreprises contribuent à hauteur de 80% aux recettes de l’IS», s’est-elle offusquée lors de la rencontre organisée à Casablanca, ce jeudi, par la CGEM sous le thème : «Quel contrat social pour le Maroc ?».
En clair, l’objectif de cette manifestation, qui a fédéré l’ensemble des acteurs-clefs du dialogue social (Etat, patronat, syndicats), était de mener une réflexion profonde sur les contours d’un nouveau contrat social.
A en croire Bensalah, la fibre citoyenne de la CGEM ne date pas d’aujourd’hui, et celle-ci est confortée par plusieurs réalisations (mise en place du label RSE, construction d’écoles, etc.). D’ailleurs, en 2013, l’organisation patronale avait proposé au gouvernement de transférer l’intégralité de la charge de la taxe de solidarité aux entreprises. Une proposition qui lui a été refusée.
Au registre du balisage conceptuel, Mohamed Ali Deyahi, directeur de l’Organisation internationale du Travail pour le Maghreb (OIT), est formel : «Un emploi décent est la parfaite synthèse du contrat social».
Dès, bâtir des entreprises compétitives pourvoyeuses d’emplois constitue un préalable de taille pour l’émergence d’un contrat social porteur de progrès et de cohésion.
Toutefois, selon Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental, du chemin reste encore à faire sur les fronts de la santé, la couverture sociale, l’insertion professionnelle et l’égalité entre homme et femme.
Un pays comme le Danemark affiche un taux d’emploi de 65% contre 35% pour le Maroc qui, en dépit du doublement du PIB en 20 ans, est astreint à résoudre une équation complexe : bâtir un tissu entrepreneurial fort, tout en assurant à ses citoyens de bonnes conditions de vie.■
M. Diao