Le Maroc ambitionne de doubler sa production de dattes d’ici 2030 pour atteindre 300.000 tonnes par an, contre 149.000 tonnes en 2021, selon des données du ministère de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.
Cet objectif sera atteint grâce à la mise en œuvre de la nouvelle stratégie Génération Green 2020-2030 qui prévoit, entre autres, la plantation de 5 millions de plants, dont 3 millions au niveau de la palmeraie traditionnelle, précise le ministère dans un document rendu public à l’occasion du Salon international des dattes (SIDATTES 2022), tenu du 27 au 30 octobre à Erfoud.
La déclinaison de la nouvelle stratégie Génération Green 2020-2030 pour le développement de la filière du palmier dattier vise la poursuite de la réhabilitation de la palmeraie traditionnelle et l’extension des plantations en dehors de la palmeraie, souligne la même source.
Elle vise également l’amélioration de la productivité, le développement de la valorisation, l’augmentation des exportations et la diversification des débouchés, la modernisation des circuits de distribution et de commercialisation interne, ainsi que la valorisation des sous-produits du palmier dattier.
Le département de l’Agriculture prévoit, dans ce sens, l’extension de la superficie en dehors de la palmeraie traditionnelle de 14.000 Ha pour atteindre 21.000 Ha, l’amélioration du taux de conditionnement pour atteindre 50 % contre 8 % en 2020.
Le ministère s’est fixé également pour objectif l’amélioration du taux de transformation pour atteindre 10% contre 0,3% actuellement, ainsi que la promotion des exportations pour atteindre 70.000 tonnes, contre 3.600 tonnes en 2020. Dans le cadre du développement de la valorisation des dattes, il est prévu, à l’horizon 2030, l’installation de capacités additionnelles de 44.000 tonnes pour le stockage frigorifique, de 132.000 tonnes pour le conditionnement et de 25.000 tonnes pour la transformation.
La culture du palmier dattier offre annuellement une large gamme de sous-produits organiques qui peuvent être recyclés ou valorisés. Cette valorisation permettra de réduire l’accumulation de la biomasse, la pollution des palmeraies, la dissémination des maladies ravageuses et les risques d’incendies. A ce titre, il est prévu, à l’horizon 2030, de mettre en place 10 unités de valorisation de ces sous-produits (bois de chauffe, biochar, compostage …).
En vue de préserver les ressources naturelles et améliorer la productivité des palmeraies, le programme de nettoyage des touffes, initié dans le cadre du Plan Maroc Vert, se poursuivra pour atteindre, à l’horizon 2030, un objectif de 4 millions de touffes nettoyées, contre 1,8 millions de touffes en 2020. D’autres projets sont prévus dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Génération Green pour le développement de la filière du palmier dattier, notamment, l’amélioration de la qualité des dattes, le renforcement de la Recherche-Développement, le développement de la phœniciculture biologique, la durabilité et la préservation des ressources naturelles.
Force est de constater que la production des dattes au Maroc occupe une place importante parmi les productions fruitières arboricoles nationales et joue un rôle moteur dans l’économie oasienne de par son rôle économique, sa contribution à l’amélioration des revenus des agriculteurs et à la fixation des populations locales. Conscient de son rôle agro-socio-économique dans le milieu oasien, le département de l’Agriculture a donné une importance particulière au développement de la filière, dans le cadre du Plan Maroc vert, puis dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030.
La stratégie de commercialisation vise à augmenter les ventes des dattes, et in fine, améliorer les revenus des producteurs, tout en tenant compte du contexte de la demande qui est en évolution rapide, notamment sous l’effet de la crise COVID-19 et la révolution digitale. La filière du palmier dattier constitue un secteur clé pour le développement économique et social au niveau des quatre régions oasiennes : Drâa-Tafilalet, Souss-Massa, l’Oriental et Guelmim-Oued Noun. Cette filière a connu, dans le cadre du Plan Maroc Vert, un développement significatif aussi bien économique que structurel, grâce à la mise en œuvre du Contrat-Programme 2010-2020 conclu entre l’Etat et la profession phoenicicole. Les principales réalisations du contrat programme ont porté sur la plantation de 3,1 millions de plants et une production moyenne de 149.000 tonnes.