Le chômage des jeunes, c’est l’épine sous le pied du gouvernement.
Il le traîne comme un boulet depuis plusieurs années, sans être capable de le résorber sensiblement, malgré les nombreuses initiatives mises en place.
En 2017, le taux de chômage a atteint 10,2% en 2017 contre 9,9% en 2016. Et entre le deuxième trimestre de 2017 et la même période de 2018, il est passé de 9,3% à 9,1% au niveau national.
Selon le haut-commissariat au Plan, les baisses les plus importantes ont été relevées parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (-0,5 point) et les personnes ayant un diplôme (-0,4 point).
En revanche, les hausses les plus importantes ont été enregistrées parmi les adultes âgés de 25 à 34 ans (+0,3 point) et les jeunes citadins âgés de 15 à 24 ans (+0,2 points).
Et la pression sur le marché du travail va être encore plus forte les années à venir, à en croire le Centre marocain de conjoncture (CMC).
Les analystes du CMC estiment, en effet, que les primo-demandeurs d’emploi continueraient d’augmenter de façon soutenue durant les quinze prochaines années.
L’Etat, à lui seul, ne pourra évidemment faire face à cette arrivée de jeunes sur le marché du travail.
Le secteur privé a donc un rôle important à jouer en la matière.
Sauf qu’il faut que le système éducatif produise des compétences en adéquation par rapport aux besoins du marché du travail.
Mieux encore, il faudra que les entreprises aient d’autres priorités que de faire de la gestion de trésorerie au quotidien, induite notamment par l’allongement des délais de paiement.
Lequel a comme conséquence la mortalité précoce des entreprises, et donc la destruction d’emplois.
D’ailleurs, dans son rapport 2017, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) fait justement remarquer que «le rythme de création d’entreprises a ralenti de 8,3% à 5,2% en 2017, tandis que les difficultés de survie des jeunes entreprises persistent, vu que 37% des entreprises radiées en 2017 avaient moins de cinq ans et 69% avaient moins de 10 ans».
C’est dire que pour résorber ce chômage structurel, il faut que tout l’écosystème fonctionne. Or, pour l’instant, il y a encore trop de maillons faibles.■