La compagnie Royal Air Maroc est prise dans le tourbillon de la crise liée à la pandémie Covid-19.
Pour maintenir le cap, elle a mis en place un plan de redressement drastique, avec comme conséquence les réductions de sa flotte et du personnel.
Ce choix économique fort est néanmoins apprécié avec beaucoup de réserves par certains observateurs.
Dans l'entretien accordé à Finances News Hebdo à paraître jeudi 9 juillet, Mehdi Lahlou, économiste et professeur à l’Institut national de statistique et d’économie appliquée (Insea) de Rabat, affirme à ce titre que «la RAM est en train de brader les "joyaux de famille".
Elle en est réduite au licenciement de près du tiers de son personnel (30%) et la vente d’une vingtaine d’avions sur une flotte composée seulement de 59 avions».
La compagnie nationale avait-elle cependant le choix face à une crise qui a cloué au sol tous ses avions pendant pratiquement trois mois ?
Peut-elle encore se sauver alors que les frontières marocaines restent toujours fermées ?
La situation de la RAM renseigne à l’évidence sur une chose : c’est à partir de maintenant que les conséquences de cette crise vont pleinement être ressenties, et les prochains mois risquent d’être particulièrement douloureux.
Entre licenciements économiques, départs volontaires forcés et faillites d’entreprises, il faut en effet craindre une sérieuse hausse du taux de chômage.
Lahlou ne se trompe pas d’ailleurs quand il soutient que le plan de redressement de la RAM «est de nature à susciter de grandes inquiétudes pour d’autres entreprises moins solides et moins stratégiques que la compagnie de transport aérien».