Depuis le 24 octobre dernier, le gouvernement est amputé de trois ministres et d’un secrétaire d’Etat, limogés par le Roi suite aux résultats et conclusions de l’enquête relatifs au programme Al Hoceima Manarat Almoutawassit. Le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, devait, à ce titre, sur demande du Souverain, lui soumettre des propositions de nominations pour les postes vacants.
Visiblement, il lui est plus difficile de remplacer des ministres que de former une majorité gouvernementale. Pour autant, est-ce de sa faute ?
Les partis concernés, à savoir le Parti du progrès et du socialisme (PPS) et le Mouvement populaire (MP), qui doivent proposer chacun deux ministres (Education nationale et secrétaire d’Etat chargé de la Formation professionnelle – MP-, Santé et Habitat –PPS-), disposent-ils dans leurs rangs des profils adaptés à ces postes ?
On peut en effet se poser la question, même si elle paraît incongrue. Cette interrogation suscite tout au moins deux analyses :
- Si jusqu’à présent ces ministres ne sont pas encore remplacés, c’est effectivement parce qu’au sein de ces formations politiques, on a du mal à trouver les profils adaptés. Auquel cas, c’est grave, d’autant que cela sonne comme l’aveu d’un réel déficit de compétences dans ces deux partis.
- Au plus haut sommet de l’Etat, on veille scrupuleusement à ce que les candidats proposés ne soient pas uniquement des politiciens, mais qu’ils soient dotés de suffisamment de bagages pour diriger les ministères dont ils devront prendre les rênes. Et cela nous renvoie à notre première analyse : la compétence.
Vu le caractère stratégique des postes vacants, il est évident que l’on ne peut continuer à gérer ces ministères… par intérim. S’il y a une incapacité à soumettre des profils qui répondent aux exigences du Palais, il va falloir trancher, à un moment ou un autre. Ira-t-on alors jusqu’à piocher dans les autres partis politiques ?
Forcément, il va falloir faire un choix. Qui risque fort de reconfigurer la majorité gouvernementale.■
D. W.