Incontestablement, une nouvelle ère s’ouvre pour le Parti de la justice et du développement. La page Abdelilah Benkirane a été définitivement tournée dimanche à Salé, lorsque le Conseil national du PJD a voté, en session extraordinaire, contre l’amendement de l’article 16 du statut du parti. Plus clairement, l’actuel secrétaire général ne peut briguer un troisième mandat à la tête du parti.
Il avait espéré jusqu’au bout un «relifting» de cet article. Mais l’ultime tentative de survie politique de Benkirane a finalement échoué, les «sages» du PJD préférant encore le frustrer que d’attiser la braise dans la maison PJD. D’ici quelques semaines, il rendra donc son tablier de SG du parti. Comment exister politiquement après une telle désillusion ?
Pour son cas, cela semble bien difficile. Rappelons qu’il y a encore quelques mois, Benkirane était l’homme fort du PJD. Son destin politique a basculé depuis qu’il a été remplacé à la tête du gouvernement par Saâd Eddine El Othmani. Depuis, les deux hommes se livrent un duel à distance, avec en toile de fond un parti miné par de profondes dissensions, où s’affrontent deux clans.
Maintenant que celui qui fut la figure de proue des islamistes va prendre une «retraite» précoce et forcée, peut-être que le PJD retrouvera cette sérénité qui fut sa force. Ce qui déprendra en large partie de la capacité du prochain secrétaire général du parti à rassembler et à faire taire les voix discordantes.■
D. W.