Depuis la découverte du premier cas au Maroc début mars, jamais il n’a été enregistré autant de contaminations en 24 heures.
Le gouvernement pourrait revoir ses plans.
Déconfinera, déconfinera pas ? Le gouvernement est dans une bien mauvaise posture.
Le 13 juin, il annonçait en grande pompe l’accélération du déconfinement le 20 juin, c’est-a-dire demain, avec en substance le regroupement des cas actifs au sein de deux structures sanitaires spécialisées, localisées respectivement à Benslimane et à Benguérir.
Le 16 juin, le chef du gouvernement himself donnait plus de précision sur cette seconde phase du déconfinement.
Saad Eddine El Otmani laissait ainsi entendre que durant cette seconde phase, il y aura l'élargissement des mesures dans les zones 1 et 2 pour englober l'autorisation de plus d'activités économiques, sociales et culturelles.
Il s’agira aussi de permettre une mobilité plus large et conduire une relance progressive du tourisme interne, en plus de l’extension des autorisations d’exploitation des espaces publics, des rassemblements et autres activités, sous conditions.
La reprise de la circulation internationale a même été évoquée.
Mais entre le 16 et ce vendredi 19 juin, la donne a changé.
Le Maroc a enregistré 539 nouveaux cas entre hier et aujourd’hui.
Jamais le Royaume n’a décompté autant de contaminations en 24 heures. Parmi ces nouveaux cas, 457 sont enregistrés dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, en milieu professionnel.
Sauf erreur, le nombre de cas le plus élevé recensés en 24 heures est de 281 (le 17 avril), précédé de 259 cas le 16 avril.
S’il est vrai que les mesures d’assouplissement à appliquer tiennent compte non pas des statistiques observées sur une journée, mais d’une tendance globale de la situation épidémiologique sur une période donnée, il n’en demeure pas moins vrai que ce pic de nouveaux cas atteint ce 19 juin risque de sérieusement peser sur la balance.
Le gouvernement étant tenu par le principe de précaution, il n’est pas écarté donc qu’il change ses plans initiaux et desserre moins l’étau.
Et ce, surtout que l’Organisation mondiale de la santé a annoncé, ce jour, que «le monde est entré dans une phase nouvelle et dangereuse. Beaucoup de gens sont évidemment fatigués de rester chez eux. Les pays sont désireux de rouvrir leur société et leur économie".
Mais, avertit le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, "le virus continue de se propager rapidement, il reste mortel et la plupart des personnes restent exposées".
D’ailleurs, l'OMS a recensé jeudi plus de 150.000 nouveaux cas, un record sur une seule journée depuis le début de l'épidémie.
Demain, samedi 20 juin, on en saura davantage (a priori) sur la décision des autorités.
Les citoyens retiennent leur souffle.
Mais, d’ores et déjà, on sent un certain ras-le-bol de leur part, particulièrement chez ceux de la zone 2… qui se sont déjà déconfinés. Malgré tout.
D. W.