Le 10 octobre 2024, le monde de la médecine célèbre la Journée mondiale de la santé mentale. Une occasion de voir ce qui se passe chez nous en termes de soins psychiatriques et d’accompagnement psychologique.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
Chaque année, les milieux de la psychiatrie et de la médecine font le bilan de la santé mentale dans le monde. Quelles avancées ? Quels défis ? Quelles nouvelles techniques d’accompagnement ? Quels soins et prise en charge ? Quelle philosophie adopter pour aider ceux qui souffrent à aller mieux et de le rester ? Au Maroc, comme ailleurs, les professionnels du secteur connaissent la situation réelle de la santé mentale et savent aussi tout ce qui reste à faire dans un pays où un grand nombre de nos concitoyens souffre de nombreuses maladies psychiatriques et pathologies associées.
Manque de médecins spécialisés face au nombre grandissant des patients, manque d’unités de soins dédiées, avec tous les équipements qu’un accompagnement digne de ce nom implique, manque de moyens criard, ce qui limite l’accès aux soins, surtout chez les plus démunis, et ils sont nombreux, manque et absence d’unités psychiatriques dans plusieurs régions du Maroc, manque de communication sur les maladies mentales, stigmatisation systématique, prolifération dangereuse des drogues au Maroc, addictions graves, tentatives de suicide de plus en plus récurrentes, stupéfiants dans les écoles marocaines, violences familiales, violences urbaines, stress continu, pressions sociales, angoisse et anxiété installée dans la durée, les manifestations d’une mauvaise santé mentale au Maroc sont nombreuses et complexes. L’urgence absolue est de se pencher sur la santé mentale comme l’une des plus grandes priorités sanitaires dans notre pays.
Pourtant, malgré la clarté de la situation, en dépit des observations de terrain qui montrent à quel point nous devons réagir en urgence, la santé mentale est à la traîne au Maroc, souffrant de plusieurs maux et surtout d’un certain fatalisme, qui laisse la porte ouverte à toutes les charlataneries et autres maraboutismes de mauvais aloi, à un moment où le Maroc négocie un virage important pour son avenir ayant besoin d’une population et d’une jeunesse en très bonne santé physique et surtout mentale et morale.
