Le système de santé au Maroc souffre de terribles défaillances.
Et ce, malgré la hausse conséquente du budget qui est alloué à ce secteur d’année en année.
Dans le projet de Loi de Finances 2020, ce sont 18,6 Mds de DH qui lui ont été consacrés, en hausse de 14% par rapport à l’exercice précédent.
Malgré les rallongements budgétaires successifs, les Marocains ont toujours une mauvaise perception du système de santé en général.
Selon les enquêtes, il est pointé du doigt pour la mauvaise qualité des services, la faillite du système de santé public, à cause de la faiblesse des infrastructures et des ressources, et la montée continue des dépenses de santé pour les ménages.
C’est ce que vient de confirmer d’ailleurs une étude du haut-commissariat au Plan publiée dans sa dernière édition «Les brefs du Plan».
Selon cette étude, 50% des enquêtés affirment que «la mauvaise qualité des services» et «le faible encadrement médical» sont les deux principales causes de ce faible accès aux services de santé.
A cette insatisfaction de la qualité des prestations médicales, s’ajoute une insatisfaction par rapport au système de couverture médicale, face au coût élevé des prestations médicales.
En effet, 60,3% des Marocains interviewés jugent les dépenses de santé comme «exceptionnellement élevées», et que l’endettement reste à hauteur de 37,1% la solution pour financer les prestations de santé, note l’étude.
Alors que les récents résultats de l’enquête sur l’emploi (2017) estiment que 46,6% des Marocains ont une couverture médicale, presque neuf Marocains sur dix (88,9%) pensent que le système de couverture médicale «n’est pas éligible» pour tout le monde.
Quant à la qualité des prestations de la couverture médicale, elle est jugée «faible» par 44,3 % de la population, «moyenne» pour 38,5%, contre 17,3% qui jugent qu’elle est «bonne».
Par ailleurs, souligne l’étude, les femmes apparaissent plus critiques que les hommes sur cette question, puisque 56,2% d’entre elles jugent la couverture médicale faible contre 43,2% des hommes.
Les moins de 35 ans sont aussi plus nombreux à estimer que la qualité est faible (49,4% contre 45,7% pour les plus de 50 ans).
Il est à relever également que 51,7% des citoyens qualifient la qualité de la couverture médicale comme faible ou très faible, 35% moyenne et 13,3% bonne.
Par milieu de résidence, 11,7% des citadins croient en la bonne qualité de la couverture médicale contre 16,4% pour les ruraux.
A cet égard, les solutions alternatives relevant de la perception montrent que presque la moitié (47,6%) des interviewés se sont déclarés d’accord avec la privatisation des services de santé en vue de généraliser la couverture médicale pour tous.