Jeudi soir, les rassemblements organisés par le collectif «GenZ 212» se sont tenus dans plusieurs villes du royaume sans incident. Après les heurts et les interpellations qui avaient marqué les premiers jours, la mobilisation a retrouvé un visage apaisé : pas de casse, pas de pillage, pas d’affrontements. Bilan.
Les sit-in ont commencé vers 17 heures et se sont achevés à 20 heures, comme prévu par les organisateurs. À Rabat, Casablanca ou Agadir, l’ambiance est restée sereine. À Rabat (Agdal), les manifestants ont même applaudi les forces de l’ordre pour leur gestion sereine de la mobilisation, un geste rare dans ce type de mobilisation. À Khouribga, la marche s’est terminée sur une image marquante où des jeunes ont offert des fleurs aux policiers en signe de reconnaissance pour leur attitude durant la soirée. Aucune arrestation n’a par ailleurs été signalée.
Les slogans n’ont pas varié toutefois : un meilleur système de santé, une école publique digne, davantage de justice sociale. Les organisateurs ont répété qu’il n’était pas question de remettre en cause l’intégrité territoriale ou de «semer la zizanie». Leur objectif, disent-ils, est simple : être entendus.
Les forces de l’ordre, critiquées pour leur fermeté au début du mouvement, ont adopté une attitude plus mesurée hier et aujourd'hui. Le gouvernement maintient pour sa part qu’il est «à l’écoute» des revendications et qu’il privilégie la voie du dialogue.
Notons qu'à Casablanca, une fausse alerte a circulé dans l’après-midi, appelant les habitants à quitter la ville. Démentie rapidement par les autorités, elle n’a pas perturbé le sit-in place Maréchal, qui s’est poursuivi normalement.
Ces sit-in pacifiques offrent un contraste net avec les scènes de violences observées en début de semaine. Pour certains, la journée de jeudi pourrait marquer un tournant : une jeunesse qui montre sa détermination sans débordement, et des autorités qui privilégient la retenue.