Said Amzazi, ministre de l'Éducation nationale, a clarifié hier, lors d’une conférence de presse, la situation des enseignants cadres des Académies régionales d'éducation et de formation (AREF).
Selon lui, le recrutement par contrat de ces enseignants s’inscrit dans le cadre de l’instauration de la régionalisation avancée, à travers l’achèvement du processus de déconcentration et de décentralisation dans le secteur de l’éducation nationale et l’adaptation de la situation des AREF avec les exigences de la loi n° 69-00 relative au contrôle financier de l’État sur les entreprises publiques et autres organismes.
Ainsi, afin de sécuriser le parcours administratif et professionnel des enseignants cadres des AREF, un statut particulier a été adopté à compter du 1er septembre 2018.
Ce statut prévoit les droits et les obligations relatifs à la formation de base et continue, la protection sociale et la motivation tout au long de la carrière, à l’instar des enseignants soumis au statut particulier du personnel du ministère de l'Éducation nationale, indique le ministre.
Et d’ajouter que le ministère est disposé à améliorer le nouveau statut des cadres des AREF, à chaque fois que cela s'avère nécessaire, afin d'améliorer la qualité du système éducatif et garantir aux enseignants la stabilité et la motivation nécessaires.
Pour Amzazi, tout au long des différentes étapes de ce processus de recrutement, tous les enseignants recrutés ont été suffisamment informés, à travers des notes ministérielles et des annonces de concours et de résultats, de toutes les clauses contenues dans les contrats qu'ils ont signés et qu’ils se sont engagés à respecter de plein gré. Et ce contrat ne leur permet pas d’intégrer la fonction publique, soutient-il.
Le directeur de l’académie régionale d’éducation et de formation de Fès-Meknès, Mohcine Zouak, est revenu sur la question dans un entretien accordé à la MAP.
Selon lui, les enseignants contractuels soumis au statut des cadres des académies ont les mêmes droits et obligations que les fonctionnaires de l’éducation nationale.
«Les rencontres quotidiennes tenues par les responsables de l’académie avec l’ensemble de ses cadres ont montré une certaine méconnaissance des avantages de ce statut», ajoute-t-il, rappelant que la contractualisation représente «la mise en œuvre d’une stratégie nationale qui outrepasse l’éducation et la formation, de manière générale’’.
Ce choix, qui s’inscrit dans le cadre de la réforme de l’administration marocaine, est lié au principe de rendement, à la régionalisation, à la déconcentration et aux chantiers lancés par l’Etat dans différents secteurs.
Evoquant certains «points secondaires» posés par le mode de contractualisation, le directeur de l’AREF a assuré que ces questions «feront l’objet de révision dans le cadre des engagements pris par le chef du gouvernement».
Zouak a fait observer que la contractualisation ne concerne pas uniquement le secteur de l’éducation et de la formation, en ce sens que «d’autres établissements sectoriels ont adopté ce système, lequel ne pose aucun problème».
Et d’ajouter que le métier d’enseignant attire de plus en plus de candidats et offre toutes les garanties de stabilité aussi bien dans le système public que dans le cadre de la contractualisation.
«Les droits de l’enseignant contractuel sont en évolution, notamment en matière de formation qui permet au professeur d’acquérir la compétence nécessaire et de servir l’élève et la nation toute-entière», a-t-il dit.
Le directeur de l’académie a rappelé que lors du dernier concours lancé par l’AREF Fès-Meknès pour choisir 1.500 enseignants contractuels, plus de 20.000 candidatures ont été présentées, ce qui démontre, selon lui, que «a contractualisation n’a été imposée à personne’’.
Zouak a pointé du doigt «le regard porté par certains sur le système d’enseignement contractuel», faisant part de la disposition de l’académie à œuvrer au changement de cette optique.
«Les portes de l’académie restent ouvertes pour recueillir les remarques et propositions et répondre à toutes les questions ayant trait au statut de l’enseignant contractuel, son avenir et ses droits, qui sont entièrement garantis’’, a-t-il conclu.