Leur demande était formelle : il fallait que les Marocaines sortent de l’appartement. Ahurissant !
C’est la première fois que j’assistais à une telle scène de toute ma vie.
Jamais je n’aurais pu imaginer que l’on puisse en arriver à violer l’espace privé des gens à ce point et imposer qui a le droit ou non d’y pénétrer.
Ces Marocains s’y employaient avec vigueur, convaincus de leur bon droit.
Ça criait de partout. Les séances d’explication avec les autres camarades de classe marocains n’y ont rien changé.
Sauf à voir les filles s’en aller, ils ne voulaient rien comprendre d’autre.
Mais pouvait-on les «offrir» en pâture à ces fous furieux qui risquaient à coup sûr de les lyncher ? Bien évidemment que non. D’autant que, déjà, elles se faisaient traiter de tous les noms d’oiseaux.
Elles étaient devenues d’ailleurs toutes rouges, partagées entre l’incompréhension, la colère et la peur.
Convaincus qu’il n’y avait aucune autre alternative et que la situation risquait de dégénérer, nous engageâmes alors des négociations afin qu’elles puissent partir en toute quiétude.
Une trentaine de minutes de palabres qui semblèrent durer une éternité.
Finalement, nous obtînmes d’eux qu’ils sortent de l’immeuble avant de pouvoir «évacuer» les filles.
C’est sous escorte qu’elles sont parties, accompagnées de nos amis marocains.
Mais la horde vindicative les attendait au pied de l’immeuble.
(A suivre)
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D. W.
