Dans l’avion, je m’efforçais de dormir, mais impossible.
J’avais trop les chocottes. L’avion, c’est impressionnant.
A la réflexion, c’était plus agréable de voyager à cette époque. Du moins, pour les fumeurs.
Nous étions assez nombreux à griller une cigarette à notre guise, sans nous soucier des désagréments que l’on pouvait causer aux autres passagers.
La peur me rongeait et j’essayais de me détendre avec mon voisin, un étudiant sénégalais sympa, qui allait faire ses études à Agadir.
Il y avait d’ailleurs une majorité d’étudiants dans ce vol, et la plupart se rendaient pour la première fois au Maroc.
Les grèves répétitives au Sénégal les ont fait fuir.
A défaut de pouvoir se rendre en France, le Royaume était la destination privilégiée, puisqu’il n’y a pas les tracasseries habituelles liées au visa.
Atterrissage à l’aéroport Mohammed V de Casablanca.
Première réaction d’un étudiant : «nos dirigeants ont fait de nous des arriérés».
Oui, cet aéroport n’avait rien à voir avec le nôtre, l’aéroport Léopold Sédar Senghor (du nom du premier président de la République du Sénégal), qui ressemblait à un grand hangar aménagé.
Outre les lumières scintillantes et le décor, la plupart d’entre nous découvraient ce qu’est un escalator.
Face à l’inconnu et de peur d’une mésaventure, certains ont fait simple : prendre les escaliers.
(A suivre)
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D. W.