Les citoyens se sont tirés une balle dans le pied. Le laxisme outrancier dans l’application des mesures barrières a fatalement conduit à un durcissement des mesures de restriction.
L’interdiction de déplacement de et vers huit villes marocaines a ainsi plongé des milliers de citoyens dans le désarroi, surtout ceux pour qui l’Aid Al-Adha est l’occasion de voyager pour célébrer cette fête musulmane en famille.
Voilà ce qui arrive quand on fait fi des appels incessants des autorités à respecter le port du masque, la distanciation physique, les règles d’hygiène…
Le Maroc était pourtant sur la bonne voie, avec une gestion exemplaire de la pandémie de la Covid-19, saluée d’ailleurs à l’international.
A-t-on alors failli, pour en venir à remettre en quarantaine huit villes du Royaume ?
Doit-on, aujourd’hui, en vouloir aux autorités ?
A la première question, nous répondrons par l’affirmative. Mais en situant les responsabilités.
Les seuls fautifs dans cette hausse vertigineuse des cas de contamination et des décès sont les citoyens.
Le déconfinement «libérateur» leur a fait perdre le sens de la réalité pour les plonger dans une insouciance coupable face à un virus qui sévit toujours.
Et qui fait de leur légèreté un terreau propice à sa propagation.
Ils ont oublié ces patients en souffrance dans les hôpitaux.
Ils ont oublié tous ces soignants qui se démènent jour et nuit pour être aux côtés des malades, quitte à mettre leur vie en danger.
Ils ont oublié ces morts par dizaines et toutes ces familles endeuillées qui n’ont pu rendre l’hommage qui sied à leurs proches disparus.
Bref, pour quelques inconscients qui, de par leurs comportements désinvoltes, répandent les miasmes du coronavirus, la punition est collective.
Alors, pour répondre à la seconde question, on ne peut rien reprocher aux autorités. Lesquelles ont toujours pris les mesures qu’il faut au moment où il le fallait.
Boucler huit villes n’a pas été une décision facile, surtout que le Maroc tablait sur le déconfinement pour relancer une économie qui est sur les rotules.
Mais c’est une décision douloureuse qu’il fallait prendre.
Et qui est en phase avec la doctrine prônée par les autorités depuis le début de cette crise sanitaire : priorité à la préservation de la santé des citoyens.
Il faut donc espérer qu’une telle décision fera, enfin, grandir certains et leur fera prendre conscience que nous sommes toujours en guerre contre la Covid-19.
D. William