Les autorités marocaines redoublent d'efforts dans la lutte contre la corruption.
Dans ce cadre, jeudi dernier s’est tenue la quatrième réunion annuelle de haut niveau réunissant l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Bank Al-Maghrib (BAM), l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), dédiée au suivi de la Convention de coopération dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la corruption dans le secteur financier.
Dans un communiqué conjoint, les quatre institutions ont mis en avant l'importance de cette rencontre qui a permis d'échanger sur l'évolution du phénomène de la corruption aux niveaux international et national, et de mesurer les efforts déployés pour créer les conditions d'une transition réussie vers une nouvelle ère de prévention et de lutte contre la corruption au Maroc.
L'année 2023 a été marquée par des initiatives significatives dans cette lutte. Un programme de formation et de sensibilisation a bénéficié à plus de 930 cadres et responsables des acteurs sectoriels et des Autorités signataires de la Convention. Parallèlement, des actions de partage d'expériences ont été organisées, dont la 2ème édition du forum des organismes nationaux certifiés ISO 37001 et plusieurs ateliers d'échange autour des dispositifs de maîtrise du risque de corruption.
Une avancée majeure a été réalisée avec la finalisation du déploiement et de la certification des systèmes de management anticorruption de l'AMMC et de l'ACAPS selon la norme ISO-37001. Cette démarche, initiée par Bank Al-Maghrib pour le secteur bancaire, vise à étendre cette dynamique à leurs écosystèmes respectifs, conformément à la directive de Bank Al-Maghrib publiée en mai 2022.
Pour l'année 2024, les efforts se poursuivront avec un accent particulier sur le développement des capacités des acteurs sectoriels en matière de gestion du risque de corruption et de renforcement du cadre réglementaire afférent. La dynamique d'échange et de partage d'expériences avec les autres secteurs et acteurs concernés à l'échelle nationale et internationale sera également maintenue.
Des progrès, mais…
Certes, les autorités sont mobilisées pour lutter contre la corruption, mais ce fléau semble persister, voire s'adapter aux nouvelles mesures mises en place.
Selon le dernier rapport annuel de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption au titre de l’année 2022, le Maroc occupe, en matière de corruption, la 97ème place sur 176 pays évalués.
Ainsi, les cas de corruption signalés demeurent nombreux, compromettant ainsi la confiance des citoyens et entravant le développement économique du pays. Ces derniers mois, plusieurs affaires de corruption ont fait les choux gras de la presse marocaine. Plusieurs personnalités publiques sont poursuivies par la justice en raison de leur implication directe dans des pratiques frauduleuses.
Aujourd’hui, il est essentiel que les autorités adoptent une approche plus critique de l'efficacité des politiques anti-corruption. Il est impératif d'évaluer régulièrement l'impact réel de ces mesures sur le terrain et d'identifier les lacunes à combler.
En outre, la transparence et la reddition de comptes doivent être au cœur de toute action visant à éradiquer la corruption.