Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste
Ils sont vraiment à part ces Américains. La dernière trouvaille pour inciter les gens à se faire vacciner est de leur offrir des cadeaux qui peuvent leur faire plaisir pour accepter le déplacement à un centre de vaccination et s’acquitter d’un devoir qui peut sauver beaucoup de vie. Atteints gravement par la pandémie avec plus de 500.000 morts, les États-Unis d’Amérique multiplient les offrandes allant de Donuts à la bière pourvu que les citoyens viennent se faire piquer.
Dans cette logique, une chaîne de Donuts a même prévu d'offrir un beignet par jour à chaque Américain vacciné. Cela vient contrer la baisse du rythme des vaccinations qui a atteint les 22% en trois semaines.
Dans la foulée, une entreprise américaine a même décidé de payer ses employés en heures supplémentaires pour le temps passé à se faire vacciner. En Virginie Occidentale, par exemple, 100 dollars d'épargne seront offerts à chaque jeune de 16 à 35 ans. À Détroit, c’est une carte cadeau de 50 dollars pour chaque personne qui persuade une autre de se faire vacciner. Cela va plus loin puisque des réductions d'impôts sont aussi prévues par l'État pour les entreprises de moins de 500 salariés qui encouragent à la vaccination.
Dans certains États, on offre aux jeunes de la Marijuana pour planer un coup et se laisser faire vacciner sans prise de tête.
C’est le même principe qui prévaut en Inde, en Israël et dans d’autres pays qui ont compris que pour en finir avec la lenteur et l’absence des candidats au vaccin, on peut jouer la carte de l’attraction en proposant des cadeaux qui font plaisir, qui règlent même quelques problèmes comme celui de joindre les deux bouts pour de nombreux pauvres, qui affirment que 100 dollars c’est une bonne somme pour finir les mois difficiles.
Cette approche marketing de la vaccination peut régler de grands problèmes sans recourir ni à l’obligation ni à la coercition. Un geste sympathique et le tour est joué.
Qu’en est-il du Maroc ? On pourrait bien inciter les jeunes en leur offrant à la place du Donut un beignet marocain bien huilé ou un mille-feuille, cela peut faire l’affaire. On peut aussi penser à leur offrir à la place de la bière, un bon panaché aux fruits secs comme les jeunes en raffolent. On peut aussi leur payer un mois de sport dans une salle pour se refaire une santé. On peut les aider à joindre les deux bouts en leur offrant une petite somme symbolique pour les encourager à tenir le coup entre le chômage, le manque d’opportunités de travail et l’angoisse de la pandémie.
Certains nous diraient et pourquoi pas un peu de cannabis puisque la loi est passée comme nos cousins Américains qui ont offert de la bonne beuh à cette jeunesse planante ? Pour le coup, c’est aller vite en besogne, déjà qu’une majorité de jeunes Marocains sont adeptes du joint sacré, leur en offrir d’autres n’est pas du tout une idée de génie. Donc passons sur le spleef contre le vaccin. On peut leur offrir des burgers, des sandwichs chez Saada, ou des billets gratuits pour des matchs de foot. On peut tout juste leur offrir le transport gratuit pour venir à temps, se faire vacciner et revenir chez eux, ni vu ni connu, ça pourrait aussi arranger plus d’un, qui a juste la flemme de bouger et de filer droit vers le centre de vaccination.
Bon, il ne faut pas penser à des réductions d’impôts comme c’est le cas en Inde pour des millions de gens. Ça ne risque pas d’arriver sous ce beau ciel marocain, ni un bon de 1.000 DH droit viré sur ton compte pour te faire plaisir et te mettre dans de bonnes dispositions de te faire introduire la seringue sous la peau. On peut distribuer de la boustifaille, mais le fric, ça me semble utopique chez nous. Il y a même mieux : tu vas finir par venir te faire faire la piquouse, et on ne te donnera même pas le petit beignet gorgé d’huile de friture. Nada, que dalle ! Tu ne te débineras point, c’est le mot d’ordre et le vaccin tu l’auras dans la peau, tôt ou tard, quant au cadeau, circule et va voir ailleurs !