L'organisation régionale demande également "la libération immédiate et la protection du président Roch Marc Christian Kaboré et de tous les autres détenus politiques", souligne la CEDEAO dans un communiqué publié sur son site officiel.
Dans ce communiqué, la CADEAO indique que les Chefs d’Etat et de Gouvernement "ont pris note" du mémorandum relatif à la situation politique au Burkina Faso, présenté par Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO, faisant savoir qu'ils ont salué la qualité du rapport et ont pris note des recommandations qui y sont formulées.
La Conférence "condamne fermement ce coup d'Etat et exprime sa profonde préoccupation face à la résurgence des putschs militaires dans la région, suite à ceux perpétrés au Mali le 18 août 2020, en Guinée, le 5 septembre 2021 et au Burkina Faso, le 24 janvier 2022", ajoute le communiqué.
Notant que "le coup de force au Burkina Faso a été effectué en faisant en sorte d’obtenir sous la contrainte la démission du président Roch Marc Christian Kaboré", le communiqué poursuit que la Conférence "réaffirme son engagement total en faveur du principe de la tolérance zéro pour l’accession au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, tel qu’édicté dans le Protocole additionnel de 2001 de la CEDEAO, relatif à la Démocratie et la Bonne gouvernance".
Par ailleurs, la Conférence "exige la libération immédiate et la protection du président Roch Marc Christian Kaboré et de tous les autres détenus politiques et décide de suspendre le Burkina de toutes les institutions de la CEDEAO", souligne le communiqué.
Elle exige aussi "le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel par les militaires, en les engageant à se conformer à l’esprit républicain et s’en tenir à leur rôle de préservation de l’intégrité territoriale du pays" et "charge le Comité des Chefs d’Etat-major (CCEM) de déployer sans délai une mission au Burkina Faso pour mener des consultations avec les dirigeants militaires et faire l’évaluation de la situation sécuritaire dans le pays en vue de soumettre un rapport à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement".
La Conférence charge également la Commission d’organiser le déploiement au Burkina Faso, le 31 janvier 2022, d’une mission ministérielle de la CEDEAO dirigée par la présidente du Conseil des ministres pour évaluer la situation politique et soumettre un rapport à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement.
Le Représentant Spécial des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ainsi que l’Union Africaine participeront à cette mission.
La Conférence qui a aussi suivi un compte rendu sur les dernières évolutions de la situation politique au Mali et en Guinée, invite la Commission à finaliser les travaux en cours portant sur la révision du Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance, précise le communiqué.
Elle décide de convoquer un sommet extraordinaire le 3 février 2022, à Accra, au Ghana, pour faire le point de la situation au Burkina, en Guinée et au Mali, selon le texte.
Le président du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a pris le pouvoir lundi par un coup d'Etat militaire au Burkina, a déclaré, jeudi soir, que son pays a "plus que jamais besoin de ses partenaires".
"En ces moments particulièrement difficiles pour notre pays, le Burkina Faso a plus que jamais besoin de ses partenaires. C'est pourquoi j'appelle la communauté internationale à accompagner notre pays afin qu’il puisse sortir le plus rapidement possible de cette crise pour reprendre sa marche vers le développement", a affirmé Sandaogo Damiba dans une allocution lue à la télévision nationale burkinabé.