La Conférence des Nations Unies sur l’eau a clôturé ses travaux, vendredi à New York, par l’adoption d’un Programme d’action pour l’eau dans lequel les Etats membres s’engagent à accélérer les progrès vers l’objectif visant à garantir l’accès de tous à cette source vitale et à l’assainissement et à assurer une gestion durable des ressources hydriques.
Le plan a été adopté après trois jours de débats qui ont focalisé lors de cette conférence sur l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre des objectifs de la décennie d’action pour l’eau 2018-2028, proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU, en décembre 2016.
Intervenant à la cérémonie de clôture, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a appelé la communauté internationale à fixer un nouveau cap fondé sur la science pour donner vie au Programme d’action pour l’eau, notant que tous les espoirs de l’humanité reposent aussi sur la mise en œuvre des engagements décisifs, inclusifs et concrets pris par les États membres et d'autres parties lors de la conférence.
"Les engagements pris lors de cette conférence mettront l’humanité sur la voie d’un avenir où la sécurité hydrique sera assurée pour chacun et chacune d’entre nous", a-t-il indiqué à l’occasion de cet événement corganisé par le Tadjikistan et les Pays-Bas avec l’appui de l’ONU.
Le Maroc a été représenté à cette conférence internationale par le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, à la tête d’une importante délégation.
Le chef de l’ONU a également insisté sur la nécessité de renforcer la place de l’eau en tant que droit humain fondamental, de réduire les pressions exercées sur le système hydrologique et de garantir une prise de décision judicieuse et des politiques intelligentes.
Relevant l’importance de développer de nouveaux systèmes alimentaires alternatifs afin de limiter l’exploitation non viable de l’eau dans la production alimentaire et l’agriculture, le responsable onusien a préconisé le déploiement d’un nouveau système mondial d’information sur l’eau qui orientera les plans et les priorités d’ici à 2030.
Pour lui, il y a lieu d’unifier les stratégies relatives à l’eau et au climat pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et donner aux populations davantage de moyens, de mettre en place des infrastructures résilientes, des réseaux d’adduction d’eau ou des plans de traitement des eaux usées, et de veiller à ce que, d’ici à 2027, chaque personne sur Terre soit protégée par des systèmes d’alerte rapide en cas de catastrophe naturelle.
“Il faut continuer à pousser en faveur de la justice climatique et d'une action mondiale visant à limiter le réchauffement de la planète à une augmentation de 1,5 degré”, a-t-il encore dit, soulignant la nécessité d’accélérer considérablement l’investissement pour que chaque pays puisse atteindre l’objectif de développement durable No 6.
“Prenons dès à présent de nouvelles mesures pour bâtir un avenir où l’eau sera garantie pour tous”, a-t-il conclu.
Pour sa part, le président de l’Assemblée générale de l’ONU, Csaba Kőrösi, s’est dit “inspiré par la détermination qui nous unit tous dans la quête pour arrêter de gaspiller l'eau” et “émerveillé” par l'ambition et la solidarité dont les Etats membres ont fait preuve pour concevoir un avenir sûr pour tous.
Il a salué un Programme d'action pour l'eau “inspirant, coopératif, transfrontalier et transformateur pour le développement durable et la résilience”, pour lequel plus de 300 milliards de dollars ont été promis lors de cette conférence, “avec le potentiel de débloquer au moins 1.000 milliards de dollars de gains socio-économiques et écosystémiques”.
“Le résultat de cette conférence n'est pas un document juridiquement contraignant, mais il tourne quand même une page de l'histoire”, a-t-il indiqué, appelant à se mesurer à la hauteur des engagements pris dans le Programme d'action pour l'eau.