La Cour suprême américaine a entamé jeudi l'examen de la question de l'inéligibilité de l'ancien président Donald Trump aux élections présidentielles de novembre prochain.
Le plus haut tribunal du pays, dont le rôle est de vérifier la conformité des lois par rapport à la Constitution fédérale, a été saisi par le milliardaire new-yorkais après que la Cour suprême du Colorado a jugé le candidat républicain inéligible pour les élections présidentielles de 2024 dans cet État.
Le tribunal du Colorado a considéré que Trump n’était pas un candidat éligible à la présidentielle en raison de son rôle dans l'assaut lancé contre le Capitole le 6 janvier 2021.
Jeudi, la Cour suprême a semblé réticente à prendre la mesure extraordinaire consistant à priver l'ancien président Trump de sa présence sur les bulletins de vote lors d'une plaidoirie historique au cours de laquelle les juges ont demandé aux avocats si les États avaient le pouvoir d'interdire à un candidat de se présenter à un poste fédéral.
Au cours de débats de deux heures, plusieurs juges de la Cour suprême semblaient favorables à l’argument de la défense de Trump selon lequel les États n’ont pas le pouvoir de disqualifier les candidats aux scrutins fédéraux. Le président du tribunal John Roberts a fait part de ses inquiétudes quant au fait que, si la Cour disqualifie Trump, d’autres États pourraient agir "très rapidement" pour exclure les candidats démocrates du scrutin.
"C'est une conséquence assez intimidante", a déclaré Roberts. Lors des débats, les avocats de Trump ont tenté de démontrer que la présidence des États-Unis ne fait pas partie des fonctions concernées par le 14e amendement de la Constitution. Cet amendement, adopté en 1868, exclut des plus hautes fonctions publiques quiconque se serait livré à des actes de "rébellion" après avoir prêté serment de défendre la Constitution.
"Les événements (du 6 janvier, ndlr) étaient honteux, criminels, violents – toutes ces choses – mais ne peuvent pas être qualifiés d’insurrection", a déclaré l’avocat de Trump.
Trump a, à plusieurs reprises, nié tout acte répréhensible concernant l'assaut du 6 janvier. Inculpé quatre fois au pénal, le magnat de l'immobilier a souligné lors de sa campagne électorale que ces poursuites judiciaires visent à l'empêcher de retourner à la Maison Blanche alors qu'il est le favori pour l'investiture républicaine à l'élection présidentielle de 2024.