Le climat des affaires au Maroc suscite toujours débat.
Quelques jours après que le Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) a annoncé sa volonté de présenter, en 2019, de nouvelles réformes à l'équipe Doing Business, dont notamment celles afférentes à l'automatisation des tribunaux de commerce et à la facilitation des procédures d'exécution des contrats, c’est au tour de Salaheddine Mezouar de faire entendre sa voix.
Le président de la Confédération des entreprises du Maroc a choisi le cabinet Oxford Business Group (OGB) pour s’exprimer sur le sujet.
S’il a abordé plusieurs problématiques, l’on se doute bien qu’au cœur de sa diatribe il y a un dossier saillant : les délais de paiement.
Dans cette entrevue exclusive accordée à OGB, le patron des patrons presse ainsi le gouvernement afin que les transformations annoncées se concrétisent le plus rapidement possible.
Soulignant que le problème récurrent des délais de paiement demeure au sommet des priorités de la CGEM, eu égard notamment au fort taux de fermetures d'entreprises causées par l’assèchement des trésoreries en 2017.
«Ce fort taux de mortalité d’entreprises en 2017 est un signal d’alerte», lance Mezouar. «Si l'on ne règle pas le problème rapidement, le reste n’a pas de sens. Nouveau modèle veut dire nouvelles ambitions», ajoute-t-il, non sans signifier que «les interrogations sont utiles et je suis très confiant quant à l’évolution de l’économie marocaine».
Sauf que cette confiance tranche avec l’urgence à laquelle font face les PME : elles sont étranglées par l’allongement des délais de paiement. Le temps est aujourd’hui devenu leur pire ennemi.■