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Industrie textile: une nouvelle feuille de route en gestation

Industrie textile: une nouvelle feuille de route en gestation

Une nouvelle feuille de route se profile pour le secteur du textile marocain. L’un des objectifs principaux est de réduire l’empreinte environnementale que cette industrie peut avoir, mais aussi d’augmenter les opportunités économiques.

 

Par M. Boukhari

Le textile représente le deuxième secteur le plus polluant au monde. Au Maroc, ce sont plus de 83.000 tonnes de déchets textiles qui sont produites chaque année, dont 14% sont 100% coton et 42% sont des mélanges riches en coton. En outre, dans la seule région de Casablanca, plus de 7.000 tonnes de déchets de denim sont générés chaque année, soit environ 80% de tous les déchets de denim produits au Maroc. Par ailleurs, le programme Switchmed, qui a ciblé trois pays dont le Maroc, s’est étalé entre 2019 et 2023.

Cette initiative menée par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et financée par l’Union européenne a pour ambition de promouvoir les chaînes de valeur circulaires en Méditerranée et d’accompagner des pays dans leur transition vers une économie verte.

«Ce programme a été une success story. Le secteur du textile ne reflète pas la bonne image en termes de durabilité et, aujourd’hui, ce n’est pas un choix, ni un luxe, mais une nécessité. Le projet, tel qu’il a été conçu, a donné de bons résultats parce qu’il s’est parfaitement adapté à l’industrie textile marocaine dans ses spécificités, ses réalités, ses contraintes et son potentiel. Le textile marocain devrait aller vers cette notion de circularité si on la démarre du noyau, c’est-à-dire la créativité», souligne Omar Sajid, vice-président de l’Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH).

Les résultats dudit projet serviront de base pour bâtir une feuille de route qui identifie au profit des décideurs et des entreprises locales les axes stratégiques pour la création de filières circulaires textiles au Maroc. De son côté, Hanane Hanzaz, représentante de l’ONUDI, affirme que cette nouvelle feuille de route a pour objectif d’orienter «la discussion parmi les parties prenantes concernant les étapes clés, les objectifs et le calendrier lié à l’élaboration et à la mise en place d’un plan stratégique visant à exploiter les modèles. L’objectif global consiste à rendre l’industrie textile marocaine plus compétitive, tout en réduisant son impact sur l’environnement».

Et Hanzaz de préciser : «Au Maroc, nous avons mis en place plusieurs phases du projet. L’esprit de Switchmed consiste en une démonstration industrielle dans l’élaboration des politiques, des bonnes pratiques et d’opportunités pour la mise en place de réseaux de promotion de l’entrepreneuriat vert. L’objectif étant d’accélérer la transition vers des pratiques de consommation et de production durables dans les pays bénéficiaires, notamment via la création d’opportunités commerciales». Modèles de production éco-innovants Dans le cas particulier du Maroc, l’ONUDI se focalise sur la création d’une filière textile circulaire par le moyen de la mise en place de projets pilotes pour démontrer les avantages de modèles de production éco-innovants dans la chaîne d’approvisionnement de textile.

«La fabrication de textile et du prêt-à-porter nécessite d’importantes ressources, notamment des ressources en eau, en énergie, en produits chimiques, etc. En outre, ladite fabrication génère des volumes importants de déchets aussi bien solides que liquides. Conserver la valeur des ces ressources et réduire l’empreinte environnementale est l’occasion unique de repositionner stratégiquement la production et d’améliorer la résilience économique des entreprises afin de répondre aux futures demandes du marché pour produire et fabriquer de manière durable», renchérit-elle.

Parmi les objectifs compris dans cette feuille de route, on trouve l’instauration d’un cadre juridique favorisant la mise en place des modèles d’affaires circulaires compétitifs et transparents. En sus d’augmenter la capacité de recyclage et upgrader l’équipement pour améliorer la productivité et la qualité. Il est prévu également la réduction des déchets dans la fabrication de textile ainsi que la formation des futurs acteurs du textile en matière de durabilité et de circularité. 

 

 

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