Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami a plaidé, jeudi à Larache, pour un nouveau modèle de développement dynamique, inclusif et durable au Maroc.
S'exprimant lors d'une conférence nationale organisée à l'initiative du Centre marocain des politiques publiques et gestion des crises, en partenariat avec la Faculté polydisciplinaire de Larache, sous le thème "La régionalisation avancée et le nouveau modèle de développement", Chami a souligné que ce nouveau modèle de développement doit être capable de s'adapter aux mutations que connaît le Maroc et le monde.
Ce nouveau modèle permettra d'atteindre un taux de croissance fort et durable, garantira l'égalité des chances et la solidarité et créera la richesse et la prospérité, a-t-il relevé.
Et ce, tout en mettant en exergue l'importance de placer le citoyen au cœur de tout nouveau modèle de développement, à travers le renforcement de ses capacités et de sa formation, ainsi que de garantir des perspectives d'emploi et un climat propice au développement de l'entrepreneuriat.
De même, il a mis en avant les avancées positives et tangibles que le Royaume a réalisées grâce au modèle de développement actuel, notamment un taux de croissance moyen de 3,6% depuis 1999 et un doublement du PIB par habitant de 1.500 à 3.200 dollars par an, notant que ces réalisations demeurent insuffisantes pour placer le Maroc sur la voie des pays émergents.
Et d'ajouter que le nouveau modèle doit s'atteler à la promotion du taux d'activité chez les femmes, qui est actuellement à 22,4%, l'intégration du monde rural dans le processus de développement, la consécration de l'égalité des chances entre les différentes catégories de la société, le renforcement des capacités des étudiants et des jeunes et l'adoption des principes du développement durable, en plus d'améliorer les services publics et de consacrer les valeurs de solidarité au sein de la société.
Chami a précisé que le CESE a proposé, à cet égard, un plan axé autour de neuf choix et plus de cent mesures, visant la libération des énergies (réforme de l'éducation, promotion des secteurs publics, lutte contre l'économie de rente et introduction d'un changement structurel dans l'économie nationale), l'intégration des catégories marginalisées (l'emploi des femmes et l'intégration du monde rural), le renforcement de la solidarité (généralisation de la couverture de santé et la préservation des ressources) et la consolidation de la gouvernance (améliorer la transparence et renforcer la participation citoyenne).
De son côté, le doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Tétouan, Mohamed El Amrani Boukhobza, a estimé que l'élaboration d'un nouveau modèle de développement nécessite une approche participative qui tient compte de toutes les disciplines.
L'objectif essentiel du modèle doit être la résolution des dysfonctionnements du modèle de développement actuel, notamment les disparités territoriales et sociales, ajoute-t-il.
Par ailleurs, les intervenants à cette conférence ont indiqué que la dimension spatiale est incontournable pour tout nouveau modèle de développement, mettant l'accent sur le lien étroit entre le modèle de développement souhaité par le Maroc et le chantier de régionalisation avancée.
Le modèle voulu devrait se baser sur les avancées réalisées avant de s'arrêter sur les dysfonctionnements à régler, tout en s'appuyant sur une politique régionale claire et réalisable dans les domaines économique, social, culturel et environnemental, et qui tient en compte les besoins, les spécificités et les atouts de chaque région.■