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Reprise économique: Les variants chahutent les plans du gouvernement

Reprise économique: Les variants chahutent les plans du gouvernement

Le variant britannique de la Covid-19 se dissémine de plus en plus sur le territoire national et empêche toute reprise normale de l’activité économique.

Les prévisions risquent d’être davantage compromises par de nouvelles mesures restrictives.

 

Par D. William

 

Les professionnels de santé avaient raison de tirer la sonnette d’alarme. Dans notre dernière édition, ils alertaient déjà sur l’éventualité d’une troisième vague, soutenue, entre autres, par la présence du virus britannique sur le territoire national. Si le Dr Tayeb Hamdi, vice-président de la Fédération nationale de la santé, soulignait le risque d’une association 3ème vague et variants, comme cela s’est produit en Europe, le professeur Said Moutawakkil, lui, n’a pas caché son inquiétude par rapport aux mutations du virus.

En effet, pour l’anesthésiste-réanimateur, docteur en biologie et membre du Comité scientifique national, «les cas de variants anglais constituent un réel risque épidémiologique et une véritable menace pour le Maroc». La situation épidémiologique actuelle conforte leurs craintes. Le variant britannique, jugé 30 à 70% plus contagieux, se propage rapidement sur le territoire et inquiète de plus en plus les autorités. Au 5 avril, 89 souches du variant britannique ont été identifiées dans 7 régions du Royaume.

Et la situation de Casablanca-Settat reste la plus préoccupante, d’autant que les indicateurs sanitaires semblent s’y détériorer. Selon le bilan dressé par le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, lors du dernier Conseil de gouvernement, les contaminations se sont accélérées dans cette région qui totalise désormais 50% du total recensé des cas enregistrés dans le Royaume, pour un taux de positivité de 12% contre une moyenne de 4,2% au niveau national.

Relance plus que compromise

La détérioration de la situation épidémiologique compromet plus que jamais les perspectives de la reprise. Alors que l’économie nationale reste encore chahutée par les mesures restrictives en vigueur (fermeture de certains lieux, limitation des déplacements, couvre-feu…), de nouvelles dispositions plus contraignantes risquent d’entrer en vigueur d’ici quelques jours,notamment durant le Ramadan. En effet, l’Exécutif a laissé entendre que «face à cette situation préoccupante», il «poursuivra ses consultations avec le Comité scientifique national et avec tous les secteurs concernés afin de prendre les mesures nécessaires et appropriées, notamment pendant le mois sacré du Ramadan».

L’on se doute que toute nouvelle restriction et/ou durcissement des mesures en vigueur constituera un grain de sable de plus dans une machine économique déjà grippée qui, pourtant, présente un meilleur profil au terme de ce premier trimestre. D’ailleurs, selon les données du haut-commissariat au Plan (HCP), l'économie nationale se serait redressée de 0,7% au premier trimestre 2021, après quatre trimestres de baisses successives.

Et ce, grâce à un rebond de 13,7% de la valeur ajoutée agricole et au repli limité à 1% des activités hors agriculture. Le HCP se veut même très optimiste pour le second trimestre, prévoyant une progression de l’activité économique de 14,7%, compte tenu d’une hausse de 15,9% de la valeur ajoutée agricole et de 13,4% de celle hors agriculture. Difficile cependant d’imaginer un rebond de cette ampleur, d’autant que la dynamique enclenchée risque d’être freinée par de nouvelles restrictions.

Qui vont venir davantage impacter certaines activités tertiaires, et des secteurs déjà fortement sinistrés comme le tourisme (dont les arrivées ont baissé de 81% à fin février), ou durement affectés, à l’instar de l’aéronautique qui accuse un repli des exportations de 22,7% à la même date. Ce n’est donc pas pour rien que le Comité de veille économique continue de jouer aux sapeurspompiers en décidant de prolonger, jusqu’au 30 juin 2021, les offres de garantie et plusieurs mesures de soutien ayant trait aux huit contrats-programmes signés avec les secteurs du tourisme, restauration, traiteurs et évènementiel, parcs de jeux et d’attraction, presse, industries culturelles et créatives, salles de sport privées et crèches.

 

 

 

 

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