Le débat sur la question du Sahara marocain au Séminaire du C24, tenu à Caracas du 14 au 16 mai courant, s’est achevé par des droits de réponses acerbes entre l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, et l’ambassadeur algérien Amar Benjama.
Le diplomate marocain a vigoureusement dénoncé les actes d’intimidation de son collègue algérien à l’égard des délégations ayant soutenu la marocanité du Sahara durant cette réunion.
Faisant part aux participants de son choc et de son indignation pour ce harcèlement, il lui a rappelé que "les réunions du C24 ont toujours été un espace de liberté d'expression respecté par tous.
Cependant, au lieu de répondre à mes interrogations sur la responsabilité de son pays dans le différend sur le Sahara marocain, mon collègue algérien est allé terroriser une délégation pour la simple raison qu'elle a défendu la marocanité du Sahara", s’est insurgé le diplomate marocain.
Et Hilale d’ajouter : "le terrorisme diplomatique algérien est bien connu des délégations amies soutenant l’intégrité territoriale du Royaume, tant au C24 qu’à la quatrième commission et à l'Assemblée générale à New York, y compris dans leurs capitales respectives, et malheureusement aujourd’hui à Caracas", tout en l’interpellant : "nous ne sommes pas à Alger M. l’ambassadeur".
L’ambassadeur marocain a, en outre, décrié l’ingérence de l’Algérie dans les décisions souveraines des Etats, en dévoilant qu’Alger n’a pas hésité à user de son mandat au Conseil de sécurité pour exercer le chantage sur des pays amis sous examen au Conseil, avec la honteuse transaction : “Changez votre position sur la question du Sahara et vous aurez le soutien de l’Algérie”, affirmant que c’est cause perdue pour l’Algérie, car ces pays ne sont nullement intimidés.
Hilale a relevé que le comportement de son collègue n’est pas surprenant, car il est le prolongement d’une pratique bien ancrée dans son pays, régulièrement épinglé par les organes onusiens et les organisations internationales pour son registre tristement célèbre en matière de violations des droits de l'Homme.
Il a expliqué qu’en Algérie "il n'y a ni liberté d'expression, ni liberté de mouvement, ni liberté de rassemblement. Toutes les organisations de droits de l'Homme ont été dissoutes. Votre pays vient de promulguer le code pénal le plus liberticide, qui permet la condamnation à 30 ans de prison de toute personne exprimant simplement son opinion, et vous venez à Caracas donner des leçons sur l’auto-détermination, la liberté et l’indépendance”.
Par ailleurs, et réagissant dans un second droit de réponse à l’amalgame indécent de l’ambassadeur algérien entre la question du Sahara marocain et celle de la Palestine, ainsi que ses propos tendancieux sur la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, Hilale a mis en exergue le soutien constant et indéfectible du Royaume à la cause palestinienne.
Il s’est adressé directement à son collègue algérien, en disant : "vous vous targuez de défendre la Palestine au Conseil de sécurité, c’est votre rôle en tant que représentant des pays arabes au sein de cet organe. Mais vous interdisez à votre peuple de manifester en faveur de la Palestine, parce que vous avez peur du peuple algérien quand il descend dans la rue. Contrairement à vous, les manifestations de soutien à la population palestinienne de Gaza ne connaissent aucune restriction au Royaume du Maroc”.
Enfin, l’ambassadeur Hilale a démystifié l’affabulation de son collègue algérien selon laquelle son pays n’a aucune revendication dans le dossier du Sahara, en lui rappelant que "l’Algérie s’adjuge le droit d’ingérence dans les affaires intérieures du Maroc, le droit de blocage du processus politique onusien, le droit d’héberger et d'armer un groupe séparatiste qui a des liens avec le terrorisme au Sahel".
Et de conclure : "Voilà ce qu’est l’Algérie, son véritable visage, et ses véritables revendications".