Le Parti de la justice et du développement n’est plus ce qu’il était. Les convoitises suscitées par le pouvoir (politique) sont visiblement passées par là. Et sont en passe de causer des dégâts irréversibles. Le socle sur lequel ce parti avait bâti sa force est en effet en train de se fissurer et est même sur le point de voler en éclats. Ce socle, c’était la discipline et l’unité exemplaire des islamistes, des plus hautes instances du parti à la base. C’est en grande partie cela qui leur a permis de sortir vainqueurs des deux dernières législatives, et ce pendant que les partis dits classiques, qui s’alternaient au pouvoir, étaient minés par des conflits internes.
Aujourd’hui, le PJD vit ce qu’ont vécu tous ces grands partis qui ont présidé aux destinées du Royaume durant plusieurs années : la déchirure, sur fond de lutte de pouvoir et de leadership. Les manigances et autres surenchères éloignent ainsi de plus en plus les deux grandes figures du PJD, à savoir le secrétaire général, Abdelilah Benkirane, et Saad Eddine El Othmani, le chef de gouvernement. Toujours «frères» ? L’avenir nous le dira. Mais on voit mal comment le parti de la lampe pourrait survivre à une telle guerre fratricide.■
D. W.