Les sanctions ont été à la hauteur de l’importance et des enjeux du programme de développement quinquennal (2015-2019) Al Hoceima Manarat Al Moutawassit, qui doit mobiliser des investissements de l'ordre de 6,5 milliards de dirhams. Les retards enregistrés dans l’exécution de ces projets ont été payés cash par les différents responsables. Mardi 24 octobre en effet, suite aux rapports de l'Inspection générale de l'administration territoriale et de l'IGF, complétés par celui de la Cour des comptes, le Souverain a décidé de sanctionner lourdement tous ceux qui ont failli à leur mission : il s’agit de quatre ministres en poste, 5 ministres du précédent gouvernement et du DG de l’ONEE.
Et ce n’est pas fini. D’autres responsables administratifs ont été épinglés également dans le cadre de ce programme. Ils sont ainsi 14 qui attendent de connaître le sort qui leur sera réservé.
En attendant que le chef du gouvernement soumette des propositions de nomination de nouveaux responsables dans les postes vacants, quelle lecture faire de ce séisme politique ?
Primo : La gestion de la chose publique bannit désormais toute forme de laxisme. Tout responsable devra ainsi assumer jusqu’au bout ses obligations envers la collectivité.
Secundo : Personne n’est à l’abri d’une sanction, même ceux qui se croyaient… intouchables. Toutes ces personnes qui ont connu une période de grâce, sont aujourd’hui en disgrâce.
Tertio : Ce chamboulement va entraîner une redistribution des cartes au niveau du champ politique. Le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, qui excluait il y a peu un remaniement ministériel élargi avec notamment la décision du Roi de créer un ministère délégué chargé des Affaires africaines, devra donc composer avec cette nouvelle donne.
Et l’on parle déjà d’une entrée du Parti de l’Istiqlal au sein du gouvernement.■
D. W.