La grande affaire de "détournement" de fonds qu'a connue le CIH au début de la décennie 2000 s'est soldée par une revue à la baisse des demandes en civil de la banque à 50 MDH au lieu des 3 Mds de dirhams réclamés. La Banque aurait-elle recouvré le reste ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes procurés le dossier d'expertise de cette affaire où, en préambule, les trois experts judiciaires chargés d'évaluer les montants "dilapidés" évoquent bel et bien cette somme de 3 Mds de dirhams exigée par la banque aux mis en cause.
Mais le dossier remonte à 2007 et, depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts : la banque a récupéré une grande partie de ses créances qui ont même permis de financer sa transformation récente en banque universelle (nouveau branding, plus grande présence sur le segment digital, communication, etc). Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank, le déclarait même dans nos colonnes : "Les dossiers du passé ont permis de financer les projets du présent". C'est d'ailleurs ce qui explique que la banque affichait pendant certains semestres des reprises sur provisions importantes et un coût du risque favorable. Ainsi, la banque aurait présenté la situation actuelle des dossiers. Même les 7 dossiers restants (sur 40 présentés en début de procédure) sont tous accompagnés de garanties au nom de la banque. Le dossier d'expertise entre nos mains montre que pour certaines créances, en valeur, les garanties dépassent la valeur de la dette. Dans l'un des dossiers, les garanties atteignent quasiment le double de la créance. Au final, l'on peut dire que la banque est en mesure de récupérer toutes les créances restantes en réalisant directement les garanties.■