A l’heure où le secteur marocain des médias est en passe d’entrer dans une phase nouvelle, grâce notamment à deux projets de loi majeurs portant respectivement sur le statut de journaliste professionnel et sur la création du Conseil national de la presse, voilà qu’un triste épisode vient entacher ce beau tableau.
En effet, notre confrère Abdellah Bekkali, directeur du journal Al Alam, et secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), a reçu un avis de convocation du procureur du Roi près le tribunal de première instance à Rabat, suite à une plainte pour diffamation déposée à son encontre par Mohamed Hassad, le ministre de l’Intérieur. Les faits remontent au 9 octobre 2015 quand Abdellah Bekkali avait dénoncé l’usage de l’argent lors des dernières élections dans son éditorial paru sur Al Alam, ainsi que dans une déclaration audio accordée au journal Alyoum 24 et rendue publique.
Poursuivi à la lumière des articles 40, 308, 373 et 364 du Code pénal et des articles 38, 44, 46, 67, 70, 71, 72 et 78 du Code de la presse, Abdellah Bekkali encourt un mois à 1 an d'emprisonnement et une amende de 1.200 à 100.000 DH ou l’une des deux peines, alors que le journal risque une suspension pour une durée n’excédant pas les trois mois. Le SNPM est monté au créneau pour demander l’arrêt des poursuites à l’encontre de Bekkali, qu'il qualifie de coup dur à l'encontre de la liberté d’expression.
