Les Marocains continueront-ils à rester confinés ou les autorités vont-elles enfin desserrer l’étau après deux mois de restriction de liberté ?
Plus que quelques heures avant de le savoir.
Les autorités avaient en effet décidé la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 20 mai courant, dans le cadre du renforcement des mesures préventives pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, et en tenant compte de la situation épidémiologique du Royaume. Et ce, en maintenant toutes les mesures de précaution et de répression de la première étape de l’état d’urgence sanitaire.
Dès demain peut-être, les citoyens auront une idée de ce qui les attend, puisque le chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, doit présenter aux parlementaires le "développement de la gestion du confinement pour l'après 20 mai".
Déconfinement progressif, assouplissement ou maintien des choses en l’état ?
Si l’on peut comprendre le souci du gouvernement de circonscrire la pandémie et de protéger la population, il n’en demeure pas moins vrai que le confinement est psychologiquement dur à supporter.
De plus, il pèse lourdement sur les autres morbidités, plus difficilement prises en charge dans le contexte épidémique, et pourrait aussi être la cause de l’apparition ou de l’aggravation d’autres morbidités, comme les troubles psychiques.
Par ailleurs, on ne pourra poursuivre le confinement strict jusqu’à l’extinction totale des nouveaux cas, d’autant qu’en parallèle, il y a d’autres enjeux liés notamment au nécessaire redémarrage d’une activité économique sous perfusion.
C’est peu dire que le gouvernement est face à un choix cornélien : déconfiner avec le risque de déclenchement d’une 2ème vague, ou poursuivre un confinement qui va continuer à plomber l’économie nationale, tout en générant, également des risques sanitaires comme énoncé plus haut.
Rappelons-nous néanmoins ce que n’a eu cesse de répéter le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb : "Trois conditions sont à remplir pour amorcer le déconfinement : la stabilité de la situation épidémiologique, la tendance à la baisse des nouveaux cas de contamination et l'inflexion de l'indicateur de propagation du virus sous la valeur 1".
Entre le lundi 11 mai à 16 H et ce dimanche 17 mai à 16H, il y a eu total 589 cas confirmés de coronavirus contre 1.160 nouveaux cas enregistrés une semaine auparavant.
Une régression des cas certes, mais réunit-on pour autant les trois conditions posées par Taleb pour «amorcer le deconfinement» ?
En attendant de le savoir, au pays du président Emmanuel Macron, l’Académie française nous somme de ne plus dire le Covid, mais la Covid, acronyme anglais de la maladie («desease») due au coronavirus.
Ainsi, nous explique-t-on, Covid-19 est la contraction de maladie à coronavirus ou, plus précisément, en anglais, coronavirus disease : co = corona; vi = virus; d = disease. Le 19 correspond à 2019, année d’apparition de la maladie.
Or, souligne l’Académie, «les sigles et acronymes ont le genre du nom qui constitue le noyau du syntagme dont ils sont une abréviation».
Comme quoi, même en pleine pandémie, il faut respecter le genre.