Les réfractaires vont moins jacter; ceux qui se dressaient notamment contre le retour du service militaire obligatoire.
Car les chiffres dévoilés récemment par les Forces armées royales montrent, plutôt, un certain engouement des jeunes marocains pour la chose militaire.
Jugez-en : au total, 80.000 Marocains, dont 24.000 filles, ont déposé leur dossier. Face à cette affluence de demandes, 15.000 personnes ont été retenues contre 10.000 initialement prévues.
Parmi elles, on compte 1.100 filles.
Ce volontarisme des jeunes suscite deux réflexions :
- ils ont le patriotisme chevillé au corps et l’ambition de servir la patrie;
- ils ont la volonté de donner un nouveau sens à leur vie et de saisir ce qui pourrait être une bouée de sauvetage, particulièrement ceux qui usent leurs pantalons sur les bancs du chômage et qui ont pour seul compagnon l’oisiveté.
Mais quelle que soit leur motivation, c’est une petite victoire pour le Maroc.
En effet, comme l’avait laissé entendre le Roi dans son discours prononcé en octobre dernier devant les membres des deux Chambres du parlement, «le service militaire renforce le sentiment d’appartenance nationale».
«Il permet aussi de bénéficier d’une formation et d’un entraînement qui offrent des opportunités d’insertion socioprofessionnelle aux conscrits capables de faire valoir leurs compétences, leur sens de l’engagement et des responsabilités», avait-il ajouté.
Certains découvriront certainement que, pour eux, l’armée est une vocation. D’autres en seront peut-être déçus.
Mais ils en sortiront tous riches des valeurs du civisme, du sens de la responsabilité, du respect de l’autre…
Et pour beaucoup, d’un bagage qui leur permettra d’intégrer plus facilement le monde du travail.
Cela reste d’ailleurs l’un des objectifs majeurs du service militaire obligatoire, surtout si l’on sait qu’un jeune sur quatre est au chômage au Maroc.
Pour autant, l’armée ne saurait se substituer au système éducatif. Un système déficient qui se doit d’être plus performant et qui ne doit plus être «une machine à fabriquer des légions de chômeurs».■